Les paroles du Prix Nobel de littérature 2016 ont touché le cœur et l’âme d’un jeune adolescent des années 80.
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Avez-vous le souvenir de la première fois où Jésus a compté pour vous ?
Ce n’est pas qu’une question de pure rhétorique. Le pape François nous invite à partager la Bonne Nouvelle de Jésus Christ, mais cela ne va pas sans exiger un peu d’efforts. Nous devons trouver le moyen de parler de Jésus à une culture qui l’a déjà évalué, puis rejeté.
Mon histoire est certainement semblable à beaucoup d’autres.
Jésus ne signifiait rien de particulier pour moi, dans les années 70 et 80. J’entendais son nom dans des injures, dans des comédies se moquant des télé-évangélistes, ou dans la bouche de professeurs de religion qui parlaient indifféremment de “Jésus” et du “partage”.
Tout a changé avec la compilation Biograph de Bob Dylan, sortie juste avant Noël, en 1985. J’avais 16 ans.
Je l’ai achetée, puis copiée sur des cassettes audio, que j’ai écoutées en boucle sur mon Walkman. Tous les morceaux me plaisaient, mais ce sont les trois chansons chrétiennes qui m’ont le plus marqué.
“Tu dois servir quelqu’un, chantait Dylan. Ce peut être le diable ou le Seigneur, mais tu vas devoir servir quelqu’un.”
J’étais fasciné, tant par l’égalitarisme des paroles que par le rythme. Plus je l’écoutais, plus je me rendais compte que Dylan disait quelque chose de vrai.
Les jeunes aiment le rock, car il parle avec passion de choses que les adultes refusent d’aborder. Et c’est exactement ce que Dylan a provoqué en moi. Il disait que Jésus était important. J’ai voulu comprendre pourquoi. Cette façon d’arriver à Jésus m’a aidé à contourner les obstacles religieux et culturels habituels.
Qu’en est-il des autres ? Le père Benedict Groeschel a dit un jour que, selon notre personnalité, c’est par la vérité, la bonté ou la beauté que nous parvenons à Jésus. Pour Scott Hahn, ce fut vrai. Je me rappelle que sa cassette vidéo “Un pasteur protestant se convertit” (Protestant Minister Converts) était très populaire au début des années 90.
Il y a deux types de personnes qui cherchent la vérité : celles qui détectent immédiatement les mensonges et veulent aller au fond des choses. Elles parviennent au Christ par la philosophie, la découverte scientifique, ou l’apologétique. Puis, il y a celles qui ne sont pas nécessairement des intellectuels, mais qui adorent le côté “histoires incroyables” du catholicisme : le Suaire de Turin, Notre-Dame de Guadalupe, mes miracles, etc.
D’autres trouvent la voie de la bonté. Telle Mère Teresa, qui a entendu l’appel de Jésus, un appel à le servir en étant pauvre parmi les plus pauvres. Elle a accepté Jésus et les pauvres en même temps. Ce phénomène se reproduit chaque année chez des étudiants du Benedictine College qui “n’ont” vraiment la foi qu’après une mission sur le terrain.
Dans notre monde où de plus en plus de choses vont de travers, il y a encore ceux, de plus en plus nombreux, qui se convertissent animés d’un désir de justice et de morale, qui les amène à vouloir Jésus.
Enfin, il y a la beauté. L’évêque Robert Barron en est une excellente illustration (écoutez à partir de 3 minutes ici en anglais). Dans sa série de DVD “Catholicism”, ce qu’il dit sur la foi prend toute sa signification parce qu’il parle depuis des cathédrales éblouissantes, devant des œuvres d’art magnifiques, entouré de merveilles de la nature.
Mais, à nouveau, la beauté peut prendre différents visages.
Pour certains, c’est le kitsch d’une image pieuse. Dans mon cas, il aura fallu un gars du Minnesota, à la voix nasillarde, accompagné par un orchestre de gospel.