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Le ras-le-bol des policiers inquiète le gouvernement

FRANCE, Paris: Thousands of French police officers gather on the place VendÙme, in Paris, in front of the ministry of Justice, to demonstrate and claim for more protection and recognition, on October 14, 2015. The demonstration occurs after a policeman was badly hurt in a car chase on October 5, 2015, in L'Ile-Saint-Denis, northern Paris. - CITIZENSIDE/THOMAS HELARD

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Philippe Oswald - publié le 15/10/15
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La manifestation à Paris, sous les fenêtres de Christiane Taubira, de policiers très en colère est un nouveau signe d’alerte pour le pouvoir et la justice.

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“Police/justice : la rupture”, annonçait une des banderoles brandies par des milliers de policiers manifestant sous les fenêtres de la garde des Sceaux ce mercredi 14 octobre – “une première en 30 ans devant la chancellerie” (Le Point). La politique pénale est au cœur de la crise française. Quand les policiers descendent dans la rue pour manifester, ils font vaciller un gouvernement déjà en fâcheuse posture.

Combien étaient-ils place Vendôme? 7 500 selon… la préfecture de police, 10 000 selon les syndicats. Elle était noire de monde, noire, comme la colère des policiers. L’Élysée s’en inquiète et Valls, comme d’habitude, monte au front pour annoncer des mesures supposées désamorcer la crise. Une quinzaine, pas moins !

“Les oubliés de la République”

Le coup de sang des policiers a été déclenché par la grave blessure de l’un d’eux, membre de la brigade anti-criminalité (BAC), par un dangereux multirécidiviste, islamiste de surcroît, mais néanmoins en permission de sortie… puis en cavale. Il en a profité pour monter un braquage. L’agresseur a péri mais le pronostic vital du policier est engagé : ce dernier a reçu une balle dans la tête.

C’était la blessure de trop ; plus rien ne pouvait contenir la cascade de doléances de policiers exaspérés par leurs conditions de travail : “Nous perdons un temps inouï à faire de la paperasse, à courir après des voyous multirécidivistes” ; “Les interpellations sont très rarement suivies d’une procédure à cause d’un tribunal débordé” ; Christiane Taubira “a abandonné en juillet 2012 le projet de la droite de construire 8 000 places de prisons supplémentaires” qu’elle “qualifiait de démagogique”. “Sans places de prison de plus, il y aura toujours de la surpopulation carcérale” (FigaroVox).

Si l’on ajoute un manque criant de moyens, la coupe déborde : “Les policiers, héros du mois de janvier” après les attentats, “sont devenus les oubliés de la République”, a tonné à la tribune Jean-Claude Delage pour Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix (Le Parisien).

Une batterie de promesses en vrac

L’alerte est chaude pour le gouvernement. D’où la réponse quasi immédiate de Manuel Valls, flanqué de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, et du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour annoncer, depuis Matignon, une batterie de mesures destinées à “corriger” des “dysfonctionnements” dans la justice : un projet de loi visant à “alléger” la “gestion de la garde à vue” présenté “dans les prochains mois” en conseil des ministres, une révision de “tout le formalisme procédural de l’enquête de police judiciaire… proportionnellement au degré de gravité des affaires” ou encore des durcissements des peines encourues par les porteurs d’armes de guerre et des permissions de sortie …

Les mesures qui peuvent être lancées “à droit constant” seront “en vigueur avant la fin de l’année”, tandis que les modifications réglementaires interviendront “rapidement” et pour certaines “dans les tout prochains jours”, selon Manuel Valls. Pas sûr que cela suffise à apaiser les policiers en révolte contre “des décisions de justices incompréhensibles”. D’autant, a prévenu le Premier ministre, qu’ “il n’est pas question de désigner [la justice] comme bouc émissaire de chaque affaire dramatique” (Le Monde). Sans en faire un bouc émissaire, est-il envisageable, en France, que la justice se remette en question ?

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