Deux jours après avoir retrouvé sa liberté, le père syro-catholique raconte les conditions de sa détention et sa fuite en moto.
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“Presque tous les jours, quelqu’un entrait dans ma cellule et me demandait : ‘Qui êtes-vous ?’. Je répondais : ‘Je suis nazaréen, c’est-à-dire chrétien’. ‘Alors tu es un infidèle, criaient-il, et vu que tu es un infidèle, ou tu te convertis ou nous t’égorgeons.’ Mais moi je n’ai jamais signé l’acte d’apostasie du christianisme”, raconte le père Jacques Mourad dans une interview au JT de la chaîne de télévision catholique italienne TV2000. Le père syro-catholique a retrouvé la liberté samedi, en Syrie, après cinq mois de captivité.
Détenu au milieu de 250 autres chrétiens
Membre de la communauté Al-Khalil, le père Mourad dirigeait le monastère œcuménique de Mar Elian, jouxtant la ville de Qaryatayn, à une centaine de kilomètres de Palmyre. Le monastère était connu pour avoir accueilli en 2013 et 2014 plusieurs centaines de réfugiés musulmans et chrétiens fuyant les villages voisins. Deux mois après l’enlèvement du père Mourad, la ville et le monastère ont été investis par les islamistes , le monastère démoli au bulldozer, et 230 personnes enlevées dont 60 chrétiens.
Le prêtre syro-catholique raconte qu’après son enlèvement, le 21 mai dernier, les hommes de Daesh l’ont tenu quatre jours enfermé dans une voiture en pleines montagnes avant de le transférer à Raqqa pour une durée de trois mois puis dans un endroit non loin de Palmyre, le 11 août dernier, où “étaient tenus en captivité 250 autres chrétiens”. Le père Mourad confie n’avoir jamais eu peur de mourir : “Voilà le miracle de Dieu : être prisonnier et attendre le jour de sa mort en sentant une grande paix intérieur au fond de soi… Je n’avais aucun problème à mourir pour le nom de Notre Seigneur, je n’aurai été ni le premier ni le dernier, mais un martyr parmi les milliers de martyrs morts pour le Christ”.
La libération
Concernant sa libération, le prieur a donné très peu de détails : “Je me suis déguisé en islamiste et enfui en moto avec l’aide d’un ami musulman” jusqu’à Zeydal, près de Homs, se limite-t-il à dire au journaliste italien. Aujourd’hui, avec un prêtre orthodoxe et quelques amis bédouins et musulmans, il essaie de faire sortir les 200 autres chrétiens encore en captivité. Quarante d’entre eux auraient déjà réussi à prendre la fuite, rapporte TV2000.