À l’occasion de la semaine mondiale missionnaire, le directeur des OPM, Mgr Le Gal a répondu à nos questions.
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Consacré plus jeune évêque de France en 1997, puis évêque aux armées entre 2000 et 2009, Mgr Le Gal est le directeur des Œuvres pontificales missionnaires depuis le 31 mai 2013.
Aleteia : Comment présenteriez-vous les Œuvres pontificales missionnaires (OPM) à un profane ?
Mgr Le Gal : Les Œuvres pontificales missionnaires ont été créées par une lyonnaise au XIXe siècle, Pauline Jaricot. L’idée d’origine était de créer une sorte de réseau pour informer les fidèles de la situation de la mission, prier pour les missionnaires et partager des moyens destinés à aider leurs missions. Du temps de Pauline il y avait des missionnaires qui partaient de Lyon notamment vers les pays du Sud, aujourd’hui tous les pays s’entraident : l’Afrique s’est même tournée vers la France puisque nous observons plusieurs centaines de prêtres africains présents sur notre territoire pour nous aider à nous ré-évangéliser. Donc aujourd’hui, le mouvement n’est plus tout à fait celui du XIXe même si les aides financières restent toujours orientées du Nord vers le Sud.
Comment expliquez-vous que les OPM soient si méconnues en France bien qu’elles soient réputées dans le monde entier ?
C’est vrai que Pauline Jaricot est par exemple plus connue aux États-Unis qu’en France. Les Américains ont peut-être davantage développé une pédagogie autour de Pauline Jaricot que les Français. Il y a une faiblesse de la connaissance des OPM en France, parce que nous sommes ni raccrochés à l’actualité, ni à des événements douloureux qui peuvent capter l’attention du public. À Mossoul, certaines associations ont fait un très bon travail, en réagissant sur un événement marquant tel que le drame des chrétiens d’Orient. Les Œuvres pontificales missionnaires quant à elles, travaillent par exemple à financer des diocèses dans le besoin, elles surfent donc très peu sur le médiatique ou l’événementiel. D’une certaine manière, les OPM font le bien sans faire de bruit.
Cette forme de discrétion présente-t-elle un avantage ?
Oui, l’aspect institutionnel des OPM offre un avantage dans la répartition de l’argent qui lui est confié, afin qu’il aboutisse vraiment à ce pourquoi il est donné. C’est un vrai problème, en particulier dans les pays en crise ou en guerre. Pour cela, nous bénéficions du plus grand réseau diplomatique du monde, celui du Vatican, qui va remettre les fonds aux diocèses par l’intermédiaire du nonce apostolique. Sur ce plan nous sommes en avance, car légitimement les gens veulent savoir si leur don est bien reversé. Même si l’on ne communique pas beaucoup sur cet attribut, cela fait partie des aspects qui font la réputation des OPM. La charité doit être généreuse, mais aussi organisée sinon ce n’est pas juste.
Qu’avez-vous prévu pour la semaine mondiale missionnaire qui débute le 11 octobre et pour son point d’orgue, la journée missionnaire mondiale du 18 octobre ?
Cette année la thématique de la semaine missionnaire est “Va je t’envoie”. Dans la logique de ce que nous a enseigné le Concile Vatican II, Jean Paul II et plus récemment notre pape François, tous les baptisés sont missionnaires. Donc cette semaine missionnaire n’est pas focalisée au loin, sur une quelconque contrée exotique, mais sur soi-même : “Dans quelle mesure suis-je fidèle à mon baptême ? À quel point suis-je missionnaire ?”. Cette thématique est réfléchie depuis un an, déployée par les services de la coopération missionnaire : cela va se concrétiser toute la semaine par des conférences notamment. Les OPM bénéficieront d’une quête nationale dont l’objectif à atteindre est fixé à 1,5 million d’euros, soit 15% des 10 millions que réunissent les OPM chaque année en France. Cette quête a aussi une dimension symbolique : rappeler à chaque fidèle qu’il est un acteur d’une œuvre missionnaire commune.