L’offensive de l’armée syrienne, appuyée par les frappes aériennes russes sème le chaos dans les lignes “rebelles”.
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L’armée syrienne, qui était en position défensive sur la majorité des fronts depuis plus d’un an reprend l’initiative, à la faveur du soutien de l’aviation russe et du Hezbollah libanais. La colline stratégique de Jib Ahmar, à l’Ouest du pays, était presque entièrement reconquise ce vendredi 9 octobre 2015, selon l’armée syrienne. Les raids russes ont touché 27 cibles dans le fief de Daesh, à Raqa, ainsi que les villes de Homs et Hama.
Une offensive qui laisse Daesh de côté
La diplomatie américaine accuse l’armée russe de ne pas s’attaquer l’ennemi numéro un de la coalition, à savoir l’État islamique (Daesh). De fait, la grande offensive des Syriens et de leurs alliés visent en partie les positions du Front al-Nosra, filière d’Al-Qaïda et principal rival de Daesh. La direction de l’offensive des troupes de Bachar peut toutefois se justifier stratégiquement : il s’agit de sécuriser l’axe Damas-Alep qui concentre la majorité des grandes villes syriennes. L’objectif final pourrait être de lever le siège d’Alep, capitale économique de la Syrie, martyrisée par quatre ans de guerre.
L’Otan circonspecte
Les succès russo-syriens ne réjouissent pas l’Otan, qui se montre préoccupée par l’implication croissante du gouvernement de Poutine au côté d’Assad. Une source américaine citée par CNN déplore deux incidents entre des chasseurs russes et des drones américains : faute de coordinations ils se sont retrouvés dans le même espace aérien. Le ministre français de la Défense, Jean Yves le Drian, affirmait de son côté que “80 à 90%” des bombardements russes en Syrie ne visaient pas l’État islamique et ne cherchaient qu’à maintenir au pouvoir Bachar el-Assad. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a qualifié les événements récents “d’escalade inquiétante”. Il a officiellement demandé à la Russie de ne plus soutenir le président syrien, et a affirmé que l’Otan soutiendrait chacun de ses membres “y compris la Turquie”, qui s’est récemment plainte du viol de son espace aérien par la Russie.
Des missiles russes tombés en Iran ?
Autre incident, dénoncé par la diplomatie américaine : quatre missiles de croisière de la marine russe, tirés depuis la mer Caspienne, seraient tombés en Iran. Ce serait une colossale erreur de tir que les Russes et les Iraniens démentent. Cet incident, vrai ou non, illustre la crispation des relations entre les pays de l’Otan et l’axe Moscou-Damas et à la guerre des nerfs et des déclarations qu’ils se livrent.
Les Russes vont subir des pertes en Syrie
Ashon Carter, le secrétaire américain à la Défense a déclaré s’attendre à ce que l’armée russe subisse des pertes humaines dans les prochains jours. Une prophétie qui a fortes chances de se réaliser : les Russes s’engagent massivement et ont en face d’eux des djihadistes rompus au combat, équipés d’armements de dernière génération. Mais les pertes russes seront difficiles à connaître : le 28 mai 2015, Vladimir Poutine signait un décret les plaçant sous le sceau du “secret défense”.