Dominant la cité phocéenne, la basilique Notre-Dame de La Garde dévoile ses 800 ans d’Histoire.
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Aleteia vous emmène à la rencontre de notre patrimoine exceptionnel français. Après la découverte de l’abbaye de Jumièges en Haute-Normandie la semaine dernière, nous partons cette fois-ci au soleil, sur les collines qui dominent la cité phocéenne et les eaux bleues de la Méditerranée, visiter la basilique de Notre-Dame de La Garde.
De la toute petite chapelle au sanctuaire romano-byzantin
L’origine du nom de la basilique remonte au début du XIIIe siècle. En 1215, une petite chapelle dédiée à la Vierge fut construite à l’initiative d’un prêtre en haut de la colline de “La Garde”, en face de la ville de Marseille. Le sanctuaire est agrandi en 1477 pour contenir jusqu’à 60 personnes, puis, au temps de François Ier, il est englobé dans un fort militaire. Au moment de la Révolution, la chapelle est vidée, et ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle, qu’elle va susciter un regain d’intérêt. En effet, en 1845 la cloche jugée trop petite est remplacée par un bourdon nommé la Marie-Joséphine de plus de huit tonnes : exemple sûrement unique d’une énorme cloche pour une toute petite chapelle !
Au début des années 1850, la construction d’un sanctuaire dans un style néo-roman est entreprise par l’architecte Jacques-Henri Espérandieu. Ce dernier est protestant et âgé de 23 ans. L’édifice est consacré en 1864 et le clocher est achevé quelques années plus tard. À son sommet est placée la statue monumentale de la Vierge à l’enfant, réalisée par l’entreprise Christofle avec le procédé novateur de la galvanoplastie. Dorée à la feuille d’or, elle mesure plus de 11 m de haut et pèse presque 10 tonnes. Des années 1870 aux années 1890, les mosaïques sont posées dans la basilique et lui confère le qualificatif de style romano-byzantin.
Les ex-voto, signes de reconnaissance
La tradition des ex-voto à Notre-Dame de La Garde remonte au XIVe siècle, au temps de la petite chapelle. Ce sont des signes de reconnaissance pour une prière exhaussée selon la formule latine “ex-voto suscepto” soit “suivant le vœu fait”. Dans les premiers temps, il s’agissait d’objets périssables ou modelés en cire, qui sont donc aujourd’hui disparus (mais parfois connus par des actes notariés). Parmi les donateurs, les marins sont très actifs. En offrant des maquettes de bateaux ou des tableaux, ils remercient la Vierge de leur avoir éviter de sombrer dans un naufrage ou de leur avoir laissé la vie sauve lors d’une tempête.
Les ex-voto de l’Ancien Régime sont dispersés en 1793 au moment de la confiscation des biens de l’Église. Cependant, la tradition reprend au XIXe siècle, comme en témoigne Aubin-Louis Millin de Grandmaison, érudit français, lors de son voyage dans le midi de la France : “Au plafond [de Notre-Dame de la Garde] sont suspendus de petits vaisseaux avec leurs agrès et ayant leur nom inscrit sur la poupe ; ils figurent ceux que la mère du Christ a sauvés d’un cruel naufrage ou enlevés à la fureur des pirates et des corsaires.”
Curiosité et spécificité de la basilique, l’accumulation d’ex-voto frappe le visiteur d’aujourd’hui qui pénètre dans l’édifice. Les tableaux accrochés aux murs, les plaques de marbre, les maquettes suspendues – principalement du XIXe siècle – sont autant de témoignages de l’évolution des pratiques religieuses mais aussi de la vie quotidienne (épidémies) et des événements historiques (guerres). Actuellement, environ 2 500 ex-voto sont conservés et bien d’autres encore continuent d’affluer…