Selon une étude récente, la moitié de ces hyménoptères passerait son temps à ne rien faire. Mais cette observation ne concerne qu’une seule espèce sur plusieurs milliers.
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Faut-il réécrire la célèbre fable de La Fontaine ? La fourmi y occupe le beau rôle de besogneuse prévoyante, donneuse de leçon par dessus le marché… Or elle serait en réalité la reine des fainéantes ! C’est en tout cas ce que deux biologistes de l’Arizona, Daniel Charbonneau et Anna Dornhaus, ont conclu après une étude publiée dans la revue Behavioral Ecology and Sociobiology. Les scientifiques expliquent avoir rassemblé cinq colonies de fourmis de l’espèce américaine Temnothorax rugatulus dans des fourmilières artificielles. Chaque insecte sans exception a été marqué d’une couleur pour mieux l’identifier et suivre son comportement au fil du temps. Les fourmis sont effet connues pour en changer au cours de leur vie. Par exemple, plus une ouvrière est âgée, plus elle a l’expérience suffisante pour remplir le rôle de gardienne et patrouilleuses dans l’organisation.
“Spécialisées” dans l’inactivité
Dans chaque colonie, la même observation s’est confirmée : au total, près de la moitié des insectes passe son temps à ne rien faire. Sur 225 fourmis recensées, 34 sont puéricultrices, 26 sont des ouvrières, 62 sont polyvalentes, tandis que pas moins de 103 sont “spécialisées” dans l’inactivité. Cependant, pour Daniel Charbonneau, la paresse seule n’expliquerait pas ce phénomène, ce serait plutôt un défaut de communication qui en serait à l’origine. En effet, ces fourmis passives ne rentrent pas assez en contact avec les autres et ne prennent donc pas connaissance du travail à réaliser.
12 000 espèces de fourmis dans le monde
Si cette étude contribue à mieux connaître le comportement de ces petites bestioles, elle est loin d’être probante car elle ne concerne seulement qu’une espèce sur plus de 12 000 recensées dans le monde ! D’autant plus que chaque famille de fourmis répond à des instincts distincts de toutes les autres. Pour Raphaël Boulay interrogé par Science et Avenir, chercheur à l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte, au-delà de “l’individu” fourmi, c’est la colonie entière qui possède sa propre personnalité : “La colonie cultive sa personnalité de la même façon qu’un individu solitaire. La colonie est un super-organisme et le comportement de groupe permet cette émergence de la complexité”. Les cigales peuvent toujours danser.