Découvrez l’histoire d’Elisabetta Ballarin, de la complicité d’assassinat à la rédemption.
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Surnommée la “bête de Satan” impliquée dans le meurtre d’une jeune fille. Emportée par le tourbillon des drogues lourdes, de l’alcool, des excès. Un jour, elle décide de changer sa vie. Sa détention la change au plus profond d’elle-même. Elle commence des études, obtient des diplômes supérieurs. Une étudiante exemplaire. Jusqu’à recevoir le pardon ultime : celui du père de la victime.
La rencontre qui changea sa vie
L’histoire d’Elisabetta Ballarin, c’est le passage de l’Enfer au Paradis. De l’oubli à une nouvelle existence, d’un extrême à l’autre. Elle n’a que 14 ans lorsqu’elle rencontre Andrea Volpe, leader des “Bêtes de Satan”, un groupe de heavy metal. Elle traverse une période trouble. Ses parents ne s’entendent plus, elle se scarifie les bras pour ne pas ressentir la douleur en elle.
Drogue et excès au quotidien
Il a 25 ans, chômeur, musicien, toxicodépendant. Quelques semaines après leur rencontre, il lui avait déjà planté une aiguille dans le bras. Il était avec elle pour son argent de poche, pour le sexe. Ils mènent une vie de marginaux, vivent d’expédients. Cocaïne, héroïne, souvent mélangées. À la majorité d’Elisabetta, ils emménagent dans un chalet appartenant à son père.
Le meurtre de Mariangela
Le soir du 23 janvier 2004, Volpe appelle son ex, Mariangela Pezzotta. Prétextant une excuse, il l’attire au chalet, éloigne Elisabetta et lui demande de l’argent. Une dispute survient. Il sort un calibre 38, tire. Pendant le procès, Elisabetta affirmera qu’à son arrivée, elle a cru Mariangela morte, baignant “dans un lac de sang”. L’enquête révèlera qu’elle était encore en vie. Facteur aggravant pour Elisabetta, qui aida ensuite Volpe à déplacer le corps vers la serre où ils tenteront de l’enterrer.
La nouvelle vie : le diplôme
Elisabetta a aujourd’hui 28 ans. En semi-liberté, elle purge une peine de 23 ans. En février dernier elle a obtenu un master en graphisme et communication, après une licence obtenue avec brio en 2012. Mais le “cadeau” le plus beau, le plus inattendu, fut la bourse d’études remise par le père de Mariangela, Silvio Pezzotta.
Le pardon de Silvio
Voilà le “miracle”. Silvio, directeur d’une maison de retraite, a fait un geste que peu de parents auraient osé imaginer. “Oublier, c’est impossible. Mais les enseignements de cette affaire, c’est qu’une fois reconstruits les détails, fouillées toutes les possibilités, attribuées les responsabilités, que reste-t-il ? J’avais une fille, je ne l’ai plus. Nul ne me la rendra. Et une vie perdue a pu être récupérée. Je ne suis pas exceptionnel, je ne fais rien de spécial. Elisabetta pouvait emprunter deux voies : vers le gouffre ou vers le sommet. Elle souhaitait se reconstruire : elle a étudié, reçu de l’aide, réussi. Je ne l’ai jamais haïe, j’ai toujours voulu qu’elle s’en sorte.”
“Dieu sait faire renaître une personne”
Le père Fabio Bartoli, prêtre et blogueur, explique que le pardon est une immense conquête. “Regardez les yeux de cette jeune fille et dites-moi si vous avez jamais vu plus belle chose, car seul l’être qui pardonne est plus beau que l’être acceptant la faute. Le pardon (humain, tellement humain, ici Dieu agit incognito, en coulisses) recrée, fait renaître. Comprenez-vous désormais pourquoi Dieu aime tant pardonner ?”
Le père Bartoli explique que le pardon “jaillit de la conscience de la culpabilité, non pas pour l’amoindrir, mais pour transformer complètement un être”. Comme avec la “nouvelle” Elisabetta.