Après trois mois de déni, Israël revient sur sa décision et accepte de payer des dédommagements à l’Église catholique.
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Le sanctuaire qui fait mémoire du miracle de la Multiplication des pains et des poissons accomplis par Jésus, à Tabgha, et visité chaque année par des milliers de pèlerins venus du monde entier, sera finalement dédommagé pour les dégâts provoqués par l’incendie criminel dont deux extrémistes juifs ont été reconnus coupables. L’incendie, qui a ravagé deux pièces du complexe entourant l’église située sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade, le 18 juin 2015, avait suscité l’indignation de l’Église catholique et pas seulement, mais plus encore le refus de l’État israélien de payer de dédommagements prétextant que “l’attaque n’entrait pas dans les cadre des violences terroristes à fond religieux”.
Les auteurs de l’incendie avaient laissé derrière eux, en grand et en rouge, un graffiti en hébreu, tiré d’une prière juive, appelant à éliminer d’Israël les idoles païennes. Mais cela n’avait pas suffi ! Trois mois plus tard, le ministère de la Justice revient sur sa décision “sur la base des charges retenues contre les suspects”, et donne de nouvelles dispositions aux autorités fiscales. La somme réclamée tournerait autour des 7 millions de shekels, soit 1,6 million d’euros. Deux criminels ont été inculpés pour l’incendie et le graffiti, un troisième pour avoir distribué un document appelant à attaquer des bâtiments non juifs.
Un étrange volte-face
“Ce volte-face me parait étrange mais nous sommes heureux de cette excellente décision”, a réagi aussitôt le vicaire patriarcal de Jérusalem. Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo attribue ce revirement positif “aux efforts entrepris par le Saint-Siège et l’Église locale, les fidèles et les associations actives sur le territoire pour reconstruire l’édifice et réparer les dégâts”. Cette attitude, pense le vicaire, pourrait “avoir jeté du discrédit sur Israël”, déjà engagé dans un conflit embarrassant avec l’Eglise catholique pour l’extension du mur de séparation dans la vallée de Crémisan et les controverses sur le statut des écoles. Après l’incendie, des membres des Églises de Terre Sainte ainsi que des représentants des communautés musulmane, juive et druze s’étaient rendus sur place pour exprimer leur solidarité et leur inquiétude.
Chrétiens, restez attentifs et vigilants !
Face aux extrémistes juifs qui ne cessent de s’en prendre aux Palestiniens, aux Arabes israéliens, aux lieux de culte chrétiens et musulmans en représailles à des décisions israéliennes qu’ils jugent hostiles à la colonisation. Mgr Marcuzzo ne cache pas les difficultés et problèmes qui menacent l’avenir des chrétiens de Terre Sainte : “Il se passe quelque chose (…) les actes de vandalisme, puis la controverse sur les écoles, le mur (…) tous ces épisodes révèlent un nouveau comportement, dénonce-t-il. Nous ne voulons pas dramatiser, mais les faits sont là, il faut rester attentifs et vigilants”.
Ce qui est arrivé au sanctuaire n’est pas un acte isolé. En avril 2014, un groupe d’adolescents habillés en juifs orthodoxes avait profané et jeté des pierres sur les croix dans ce même sanctuaire, et d’autres incendies et graffitis blasphématoires sont survenus dans d’autres parties de la Terre Sainte. L’Assemblée des Ordinaires catholiques, a lancé un appel à intervenir fermement afin que “les écoles religieuses éduquent à la tolérance et à la coexistence”.
Au sujet des écoles, des développements positifs pourraient être annoncés dans les prochaines 24 heures, rapporte Asianews en citant Mgr Marcuzzo. Il est encore trop tôt pour donner plus de détails, précise le vicaire patriarcal de Jérusalem, mais ces développements pourraient “débloquer la situation et permettre aux écoles catholiques de faire enfin leur rentrée scolaires”, après trois semaines de grève générale visant à réclamer une égalité de traitement avec les écoles juives.