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François et Donald, même popularité ?

Le pape François / Donald Trump

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Tom Hoopes - publié le 23/09/15
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Au zénith de la gloire médiatique, tant de choses séparent pourtant les deux “hommes du moment”…

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Tandis que le Pape François se pose aux États-Unis mardi 22 septembre, au beau milieu d’une course aux élections primaires républicaines focalisant une attention record, comment ne pas remarquer les étranges similitudes entre deux phénomènes : le soutien réservé à Donald Trump ressemble diablement au soutien dont François bénéficie.

Je n’ai pas dit que le Pape ressemblait à Donald Trump. François est un homme humble, profondément attaché aux principes de la Bible, qui prêche une vie de simplicité et de transparence morale. Trump quant à lui cultive une image arrogante ; ses positions ont considérablement changé et il vit dans l’excès.

Une similitude : tous deux sont considérés par les médias comme des hommes indépendants qui soulèvent des préoccupations nécessaires.

Pourquoi Trump est-il populaire ? Pour Michael Brendan Dougherty, “il attire parce que c’est un homme libre. Libre d’ignorer les conventions en politique. Il n’a pas besoin de permission et se moque du comportement qu’on attend de lui”. Ses fans semblent apprécier qu’il ne soit pas une marionnette animée par les ficelles du parti, du politiquement correct ou des médias.

Pour Vanity Fair qui l’appelle le Pape du peuple, François “est un homme libre, fidèle à lui-même et au message du catholicisme”. Les gens l’adorent parce qu’il est resté lui-même.

La différence : le Pape est dépourvu de tout égoïsme et se met au service de l’intérêt des autres. La liberté de Trump est d’oublier l’intérêt des autres et d’œuvrer au sien.

Être un serviteur des serviteurs de Dieu libre est une chose, être un président libre en est une autre.

Une similitude : dans les journaux, Trump et le Pape semblent entourés d’un mystérieux halo illuminé occasionnellement par de petites phrases

Andy Cush a demandé à Gawker, ce que serait Trump s’il était élu président ? “La seule réponse honnête est que ni moi, ni Donald, ni qui que ce soit n’en a la moindre idée.” Les gens ignorent ce que Trump défend mais quelque chose dans son attitude leur plaît.

Il en va de même du Pape connu pour ses petites phrases comme : “Qui suis-je pour juger ?”. Ses fans ont simplement la vague impression qu’il est sympa.

La différence : les petites phrases de Trump sont obscures.

Replacés dans leur contexte, les commentaires de Trump paraissent encore pires, ceux du Pape meilleurs.

François n’est pas le Pape irrésistible que les médias ont inventé, pas plus que Benoît XVI n’était le Pape des faux pas.

Autre similitude : la popularité est probablement un phénomène provisoire.

La popularité de Trump est une histoire remarquable, mais comporte beaucoup de trous. John Podhoretz compare son irrésistible succès en août 2015 à celui de Rick Perry en août 2011 et de Rudy Giuliani en août 2007.

Il considère que le sondage de CNN donnant 24% de soutien des électeurs du GOP au niveau national est “aberrant” — il suppose que 52% des électeurs votent au premier tour des primaires, contre les 10% historiques.

La popularité de Trump est extérieure au processus politique ; celle du Pape est grande chez ceux qui sont peu concernés par les questions religieuses. Et chez ceux qui le sont, souligne le Washington Post, sa popularité diminue avec les contestataires qui réalisent qu’il ne changera pas ce qu’ils veulent et les croyants qui craignent qu’il ne le fasse.

La différence: Trump serait probablement surpris par sa perte de popularité ; le Pape s’y attend. Tous deux doivent leur popularité à la culture de la célébrité. C’est une culture dans laquelle Trump a largement investi et que le Pape méprise.

Lors d’une récente interview radio, le Pape a confié : “Jésus aussi était très populaire pendant un certain temps et regardez comment ça s’est terminé”.

Trump se voyant adulé, entend les trompettes du triomphe. Le Pape lui entend l’Hosanna du dimanche des Rameaux. Il sait sur les traces de qui il marche et où cela le même.

Tom Hoopes est un écrivain en poste à l’Université bénédictine d’Atchison (Kansas, États-Unis) où il enseigne le journalisme et la communication.

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