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Humour noir à l’ONU : l’Arabie saoudite préside le Conseil des droits de l’homme

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Philippe Oswald - publié le 22/09/15
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L’ambassadeur de l’Arabie saoudite a été nommé président du panel du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour sa trentième session qui débute ce lundi 21 septembre.

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L’ONU serait-elle toujours ce “machin” décrié par le général de Gaulle ? Il faut réprimer un rire nerveux quand on apprend une nouvelle comme celle de ce matin : la nomination de Faisal bin Hassan Trad, l’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Genève, à la présidence du panel du Conseil des droits de l’homme. C’est à peu près comme si l’on avait décerné le prix Nobel de la paix à Kim Jong-un, le “Chef suprême de la République populaire et démocratique de Corée”.

Dans le “top ten” des pays qui piétinent les droits de l’homme

L’Arabie saoudite n’est en effet pas loin de la Corée du Nord dans le “top ten” des pays qui piétinent ostensiblement les droits de l’homme. Cette monarchie islamique ignore totalement le respect de la liberté religieuse, bafoue les droits de la femme et multiplie les décapitations publiques devenues si nombreuses qu’il lui a fallu recruter huit bourreaux au mois de mai dernier. Ses rares opposants restés au pays n’ont aucune mansuétude à attendre du régime : tel le bloggeur Raef Badaoui, condamné à 1 000 coups de fouet pour “insulte à l’islam” et incarcéré depuis 2010, ou Ali Mohammed al-Nimr, emprisonné à l’âge de 17 ans – il a aujourd’hui 20 ans –, qui doit être décapité jeudi prochain avant que son corps ne soit exposé attaché à une croix jusqu’à pourrissement (!) parce qu’il ferait partie d’une organisation terroriste – plus vraisemblablement parce que son oncle est un haut dignitaire chiite très critique envers la monarchie saoudienne (Slate).

Organe intergouvernemental, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a pour mission de renforcer et de promouvoir les droits de l’homme dans le monde. Son bureau est composé de cinq membres, un par continent, dont le président, élu pour un an. C’est à ce poste que l’Arabie saoudite est parvenue à hisser son ambassadeur à l’ONU après d’obscures manœuvres commencées en juin dernier. Elles ont porté leur fruit : voilà que Faisal bin Hassan Trad préside le groupe d’experts du Conseil chargé de désigner au cours de cette 30e session du Conseil (elle a débuté ce 21 septembre et durera deux semaines) les fonctionnaires qui vont édicter les standards internationaux en matière de droits de l’homme et rendre compte de leurs violations dans le monde entier ! L’Arabie saoudite n’ayant donné ces jours-ci aucun signe de sa soudaine conversion au respect des droits de l’homme, on imagine que les pétrodollars ont dû couler à flots.

“Un pays qui a décapité plus de personnes que Daesh”

C’est bien ce que dénonce UN Watch, une organisation non-gouvernementale basée à Genève, qui veille à ce que l’ONU respecte sa propre charte et assure l’accessibilité des droits de l’homme à tous. “Il est scandaleux que les Nations Unies aient désigné un pays qui a décapité plus de personnes que ISIS (l’État islamique, alias Daesh) cette année pour être président d’un groupe clé d’experts des droits de l’homme”, a déclaré le Directeur Exécutif de UN Watch, Hillel Neuer. “L’Arabie saoudite a le pire dossier dans le monde quand on en vient à la liberté de religion et aux droits des femmes, et continue d’emprisonner le blogueur innocent Raif Badawi”, a-t-il poursuivi.

Et Hillel Neuer d’ajouter, caustique : “Cette nomination des Nations Unies résonne comme si on nommait un pyromane comme chef du service des incendies de la ville, et souligne le manque de crédibilité d’un Conseil des droits de l’homme qui compte déjà la Russie, Cuba, la Chine, le Qatar et le Venezuela parmi ses membres élus”.

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