En Cisjordanie occupée, les incidents entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes sont presque quotidiens ; les tensions sont également très vives à Jérusalem et se cristallisent sur le lieu sensible de l’esplanade des Mosquées.
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La visite d’Ariel Sharon, alors chef du Likoud, sur ce lieu emblématique en 2000 fut l’étincelle qui mit le feu aux poudres de la deuxième Intifada, qui embrasa Israël et les Territoires les années suivantes. L’extrême sensibilité de ce site-poudrière n’est donc plus à prouver, et pour cause ! Troisième lieu saint de l’islam, il est également un lieu éminemment sacré pour les juifs ; c’est en effet là que se dressait le temple d’Hérode, cœur de la foi du peuple d’Israël, avant d’être détruit en 70 par les Romains. L’unique vestige de l’édifice se trouve d’ailleurs en contrebas de l’esplanade.
Le statu quo en danger ?
L’esplanade des Mosquées est régi par un statu quo depuis 1967, lequel établit la Jordanie gardienne des lieux saints musulmans via la fondation Waqf, et garantit aux fidèles musulmans un accès libre au site. Le statu quo prévoit en revanche un accès restreint aux touristes et aux juifs, et ces derniers ne sont pas autorisés à y prier.
Depuis quelques années cependant, les colons israéliens, dont l’influence politique ne cesse de croître, réclament le droit de prier sur ce qu’ils appellent “le mont du Temple, et multiplient les “incursions” en ce sens sur le site, provoquant la colère des musulmans.
C’est cette possible remise en question du statu quo qui est à l’origine de ce regain de tension à Jérusalem, notamment sur l’esplanade des Mosquées, depuis quelques jours théâtre d’affrontements entre Palestiniens et police israélienne. Ces violences ont commencé avec le début des fêtes de Rosh Hashanah, le nouvel an juif. Des juifs étaient-ils venus prier en dépit du statu quo, ou des Palestiniens avaient-ils empêché les non-musulmans d’accéder au site ? Toujours est-il que les heurts ont alors violemment opposé des manifestants palestiniens et la police israélienne, laquelle n’a pas hésité à déloger la garde jordanienne postée sur les lieux. L’incident, inédit, a été dénoncé par le royaume hachémite et l’Arabie saoudite.
Une troisième Intifada est-elle possible ?
Ces violences ne sont pas isolées et tendent même à se propager, essentiellement à Jérusalem-Est, notamment dans les quartiers sensibles de Silwan et Ras Al-Amoud. La tension n’est pas moins vive en Cisjordanie occupée, où les heurts entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes sont monnaie courante depuis quelque temps. La misère sociale, la colonisation rampante, l’impasse du processus de paix et le manque total de perspectives risquent, selon certains experts, de dégénérer en embrasement général. Mais d’autres appellent à la prudence : une troisième Intifada, sur le modèle des deux précédentes, serait peu probable. Les Palestiniens auraient en effet tout à y perdre.