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L’Union européenne fait entendre sa cacophonie dans la crise des migrants

Policemen control a man from France suspected of trafficking people from Afghanistan to Europe at the German-Austrian border near Piding, southern Germany, on September 14, 2015. After admitting that its capacity in the refugee crisis had been stretched to the limit, Berlin reintroduced identity checks on people travelling from the passport-free Schengen zone, and essentially announced an end to its open-doors policy to Syrians. AFP PHOTO / GUENTER SCHIFFMANN

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Arthur Herlin - publié le 14/09/15
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Pendant que l’Allemagne rétablit sa frontière avec l’Autriche, la confusion s’installe dans les réponses politiques européennes à la crise migratoire.

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Depuis que l’Allemagne a mis un terme à l’accueil des réfugiés, la politique d’immigration de l’Union européenne (UE) peine à s’affirmer. Toutes les lignes ferroviaires entre l’Allemagne et l’Autriche viennent d’être suspendues. Pas moins de 13 000 migrants sont arrivés dimanche rien qu’à Munich, portant à saturation la capacité d’accueil de la ville.

Au total, 63 000 réfugiés ont rejoint la capitale bavaroise depuis le 31 août, soit le double des entrées de 2014. L’Allemagne a donc suspendu l’application des accords de Schengen et rétabli ses frontières au Sud et à l’Est du pays. Les autorités ont envoyé 21 unités de police en renfort en Bavière pour contrôler l’entrée sur le territoire. Cette mesure traduit la mésentente qui règne au sein de l’Union européenne au sujet des migrants : Angela Merkel avait en effet menacé de suspendre les accords de Schengen* si aucune solution n’était apportée à l’échelle européenne, voilà qui est chose faite.

Le gouvernement allemand entend exprimer ainsi son refus de tolérer la situation bancale actuelle qui lui est défavorable. Les migrants, dans leur majorité, souhaitent en effet trouver refuge principalement en Allemagne : “On ne peut abuser de la solidarité allemande, a prévenu le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. Les demandeurs d’asile doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas choisir les États où ils chercheront la protection”, a-t-il souligné. Seul problème, le projet de répartition par quota des migrants est loin de faire l’unanimité. Seules l’Allemagne et la France s’accordent sur ce point, les deux pays vont intégrer respectivement 31 443 et 24 031 personnes, se plaçant ainsi en tête des pays d’accueil (soit 26% et 20% du total).

Zizanie en Scandinavie

Autre terre d’asile visée par les réfugiés, la Suède : depuis 2013 le pays accorde un permis de séjour à tous les réfugiés syriens sans condition. Proportionnellement à sa population, la Suède est ainsi le pays qui reçoit le plus de migrants dans l’UE. L’accueil des étrangers y est si souple qu’il met ses voisins finlandais et norvégiens dans une position difficile. Le gouvernement finlandais vient en effet de reprocher aux autorités suédoises de permettre aux réfugiés de monter à bord des trains en direction de la Finlande, sans procéder à aucun contrôle. Helsinki exprime une fois de plus sa réticence à accueillir des réfugiés. Une position que partage le Danemark, où les migrants ne font que transiter, découragés par la politique d’immigration ultra-restrictive.

La Hongrie se radicalise

Comparée à la Suède, la Hongrie a mis en œuvre une politique radicalement différente. Le chef de fil des opposants à la politique des quotas est en effet sur le point de rendre ses frontières définitivement hermétiques. À partir du 15 septembre, franchir la clôture barbelée placée sur les 175 kilomètres de frontière avec la Serbie, sera ainsi passible d’une peine de prison. Budapest compte miser sur l’armée pour appliquer cette décision.

La position ambiguë du Royaume-Uni

À l’instar des pays de l’Est, que l’on sait réticents aux quotas, l’Angleterre elle aussi refuse d’accueillir sa part de migrants. Les pressions de l’UE n’ont guère d’effet dans la mesure où le Royaume-Uni demeure exempt des règles communautaires en matière d’immigration. “Si toute l’attention se concentre sur des quotas de redistribution de réfugiés en Europe, cela ne résoudra pas le problème”, a déclaré David Cameron. La position du gouvernement britannique est toutefois loin d’être claire : le Premier ministre s’est en effet engagé dans le même temps à accueillir 20 000 réfugiés en cinq ans au Royaume-Uni, mais provenant de camps se trouvant à la frontière syrienne, de Turquie, de Jordanie et du Liban.

À moins de 24 heures d’une réunion de crise des 28, la cacophonie autour des migrants semble être à son comble : pour une seule et même problématique posée par le flux de réfugiés, il existe autant de réactions politiques que l’on compte de membres au sein de l’Union. L’arrivée de centaines de milliers de migrants sur le continent européen aura révélé au grand jour la disparité criante des politiques d’immigration qui règne entre les membres de l’Union européenne.

* Les accords de Schengen, entrés en vigueur en 1995, prévoient la libre circulation des personnes sur le territoire des 26 États signataires.

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