Les images de réfugiés parvenant en Hongrie relancent le débat sur les migrants clandestins fuyant la Syrie.
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Il suffit de regarder une carte de la Syrie pour comprendre que le problème des réfugiés syriens ne peut pas se résumer à cette sobre sentence : “les Syriens qui émigrent en Europe tentent d’échapper à la guerre”. Le régime tient solidement les côtes de la Syrie, et ceux qui veulent fuir le pays doivent choisir entre plusieurs pays limitrophes : le Liban, la Turquie et la Jordanie. L’Irak n’attirant évidement aucun réfugié.
Migrants clandestins
L’afflux montré en vidéo présente nécessairement des réfugiés qui transitent par la Turquie : c’est la seule voie de passage envisageable pour des gens sans visas, équipés de moyens de fortune. Ils réalisent un véritable parcours du combattant, vivant dans des conditions précaires, risquant d’être arrêtés à tout moment. Il n’y a donc pas lieu de s’étonner que la majorité d’entre eux soient des hommes, jeunes et en bonne santé.
Mais ces caractéristiques inquiètent les pays d’accueil. La police de Belgrade, a mis la main sur des militants d’Al-Nosra dissimulés parmi les migrants. Les djihadistes de cette filiale d’al-Quaïda en Syrie, ont été repérés grâce à la collaboration des polices serbe et syrienne. En France, de telles arrestations sont impossibles considérant la rupture des relations diplomatiques avec Damas.
Problème d’agenda
L’immense majorité des syriens qui entrent en Europe n’entretient pas de lien avec le groupes terroristes, mais désire échapper à la guerre et à la conscription. Ce qui n’explique pas leur afflux exponentiel et soudain. Aucune conquête fulgurante des djihadistes qui aurait poussé d’un seul coup la population au départ n’est à signaler. Depuis la prise de Palmyre en mai 2015, les lignes de front entre les djihadistes et l’armée syrienne ont peu bougé, et il paraît peu probant d’attribuer ce brusque afflux de réfugiés à l’actualité de la guerre syrienne.
Les réfugiés viennent de Turquie
Les migrants, qui se rendent en Europe, viennent directement de Turquie, qui a recueilli sur son sol près de 2 millions de Syriens. C’est peut-être la politique menée à Istanboul qu’il faudrait analyser de plus près. Les accords historiques sur le nucléaire iranien, signés au mois de juillet 2015, ont reçu un accueil glacial en Turquie. De quoi pousser le gouvernement à ouvrir toutes grandes les portes aux réfugiés pour qu’ils s’en aillent ? A en juger par le sort qu’une partie de la population turque semble leur souhaiter, ce ne serait pas impossible. Le marché du gilet de pacotille et du canot de sauvetage percé fait florès sur la façade méditerranéenne turque. M. Erdogan pleure la mort du petit kurde Aylan devant les caméras, pendant que le nombre de raid aériens sur les positions kurdes a dépassé les 300 sorties pour quatre bombardements seulement sur les troupes de l’État islamique.