À Alep, l’archevêque grec-catholique, Mgr Jeanbart, a créé un projet intitulé “Bâtir pour rester”. Il redouble d’efforts pour tenter d’enrayer la fuite des Syriens
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“Malgré toutes vos souffrances, restez !” Ces mots, tirés d’une lettre adressée par le patriarche grec-catholique melkite Grégoire III Laham aux jeunes Syriens le 15 août dernier, résonnent dramatiquement à l’heure où tant de personnes – notamment syriennes – tentent de gagner les côtes européennes. L’inquiétude est sur toutes les lèvres : qui va se battre ? Qui reconstruira le pays si les jeunes et les familles fuient à l’étranger ?
“Bâtir pour rester”
À Alep, l’archevêque grec catholique, Mgr Jeanbart, a créé un projet intitulé “Bâtir pour rester”. Loin du brouhaha médiatique, il redouble d’efforts pour tenter d’enrayer la fuite, en proposant notamment des formations professionnelles aux jeunes Aleppins : “L’émigration n’est pas une solution, ni pour l’Europe déjà submergée, ni pour la Syrie qui a besoin de ses forces vives, ni pour les chrétiens qui sont en danger de disparition”.
Les communautés religieuses tentent par tous les moyens d’offrir des raisons de rester. “On ne peut se contenter de parler, il faut que les gens aient de bonnes raisons de continuer à espérer pour leurs enfants”, explique le père Fattal, devant quelques robinets mis à disposition de la population aleppine privée d’eau depuis plusieurs semaines.
Les maristes distribuent des paniers repas aux déplacés de la ville, les jeunes orthodoxes offrent des couches pour les jeunes enfants, les Salésiens accueillent les enfants sur leurs terrains de jeu… Tous joignent leurs efforts pour adoucir la vie de familles éprouvées par trois ans de combats intensifs et inévitablement tentées par l’émigration.
Forcément des islamistes parmi les réfugiés
Sur place, l’association française SOS Chrétiens d’Orient aide à financer plusieurs projets. Alors qu’elle empaquète quelques denrées alimentaires, une jeune femme s’adresse à l’un des bénévoles : “Les gouvernements occidentaux ont participé à la destruction de notre pays, vous avez raison de nous aider ici. Dites en France que nous n’attendons pas de partir, nous voulons la paix”.
Une autre inquiétude habite les Syriens, celle de l’avenir de l’Europe. “Vous n’êtes plus à l’abri de la menace qui ravage notre pays depuis quatre ans”, commente un Aleppin d’âge mûr. S’ils ont été blessés par la politique occidentale, beaucoup de Syriens restent attachés à l’Europe. Ces flux de réfugiés les laissent perplexes : “Il y a forcément parmi ces réfugiés des islamistes qui viennent ou reviennent après avoir commis des horreurs ici”.
Une solution ? La paix. “Le meilleur moyen de préserver l’Europe comme le Proche-Orient, c’est d’exiger de vos gouvernements une politique en faveur de la paix. C’est la seule chose que nous désirons, ce cessez jamais de leur rappeler”, résume une jeune étudiante, écho de tant d’autres Syriens rencontrés.