La grande parade militaire chinoise du 3 septembre visait à démontrer la force de ce pays aux ambitions extérieures nouvelles et assumées.
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Le Parti communiste chinois (PCC) poursuit à l’intérieur de ses frontières une répression sans relâche contre les minorités religieuses chrétiennes, ouïghours ou bouddhistes tibétaines et entend démontrer à l’extérieur que la Chine est devenue une puissance avec laquelle il faudra compter désormais.
Le 3 septembre 2015, la Chine a commémoré sa victoire contre le Japon en 1945, et la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Un vaste défilé militaire a marqué la cérémonie, avec 12 000 soldats, 500 engins et 200 avions et hélicoptères. La présence de missile balistiques DongFeng-21D, présentés comme des “tueurs de porte-avions” par la presse chinoise, a été largement commentée. La Chine serait en effet le seul pays au monde en capacité d’aligner de tels missiles, capables de tenir la flotte américaine à distances des domaines maritimes qu’elle convoite.
“Tueurs de porte-avions”
Pékin adresse ici un message direct à la première puissance militaire du monde. L’armée chinoise se modernise ce qui se traduit parallèlement par une augmentation considérable de son budget et par une diminution de 10% ses effectifs (2,7 millions d’hommes tout de même). Pour la seule année 2015, elle dispose d’un budget de 190 milliards de dollars quatre fois supérieur à celui de l’armée française.
Relance de la croissance par l’armement
Cette augmentation du budget militaire vient limiter opportunément la baisse de la croissance chinoise. Le modèle économique chinois atteint ses limites, et les dépenses d’État permettent d’entretenir l’illusion d’une croissance infinie.
Un nationalisme chinois exacerbée
Le PCC ne tient pas son peuple que par la crainte. Le sentiment nationaliste gagne une part croissante de la population, marquée par la volonté de prendre sa revanche sur l’Histoire. Il se présente comme le “bouclier” d’une population menacée par l’avidité des grandes puissances étrangères. L’extraordinaire réussite de l’essai de l’économiste chinois Hongbong Song La guerre des monnaies, qui présente une Chine visée par les financiers de Wall Street sur le point de connaître le sort économique du Japon, est révélatrice de l’intérêt que les Chinois portent à cette thèse.
Forteresse assiégée, “minée” par la religion
La démocratisation de la Chine pourrait donc, aux yeux d’une grande partie de ses citoyens, représenter le risque d’affaiblir leur pays qui deviendrait perméable aux influences hostiles. Dans ce contexte, la pluralité religieuse n’est pas vue d’un très bon œil : elle menacerait la cohésion chinoise. Les chrétiens en particulier sont perpétuellement soupçonnés d’être “des agents de l’étranger”. Les croix sont régulièrement abattues sous divers prétextes par les autorités chinoises (Aleteia et Asianews). Pékin prétend contrôler l’Église en nommant elle-même ses évêques… et les religieux sont régulièrement emprisonnés en tant “qu’opposants politiques”.