À l’heure où les réfugiés syriens viennent mourir sur les plages de Turquie et de Grèce, le pays qu’ils ont fui s’enfonce toujours plus dans le chaos.
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La cité antique de Palmyre a subi cet été de dramatiques destructions, et la situation des chrétiens syriens est dramatique. L’EI semble s’étendre et être prête à prendre Damas. Retour sur un désastre humanitaire et culturel.
L’importance symbolique de Palmyre
Palmyre est un symbole, celui de la beauté et de la diversité du monde ainsi que des mélanges culturels qui ont marqué cette région durant l’Antiquité. Aux yeux de l’Occident, cette immense oasis située au nord de Damas est un joyau intouchable. Pourtant, l’EI s’en est emparée le 21 mai dernier. Car au-delà de la portée symbolique de cette nouvelle victoire de Daesh, la cité antique est la porte d’entrée vers Damas, située à seulement 250 km.
Après avoir décapité le conservateur de Palmyre, Khaled Al-Assaad, l’EI a détruit le 23 août le temple de Baalshamin, construit en l’an 17 de notre ère. Des images satellites de l’Onu ont confirmé le 1er septembre la destruction d’un autre joyau, le temple de Bêl. On y voit le monument entièrement rasé.
L’EI n’en est pas à ses premières destructions du patrimoine architectural de la région : les ruines assyriennes de Nimrod, en Irak, ainsi que le musée de Mossoul ont été saccagés en mars.
Alep a quant à elle subi de graves bombardements depuis le début de la guerre par l’armée du régime d’Assad, détruisant notamment son souk et son minaret, ainsi que la citadelle croisée du Krak des chevaliers située non loin.
Les chrétiens du pays chassés par l’EI
Le 6 août, c’est la ville d’Al Qaryatain, dans la province de Homs qui tombait aux mains des djihadistes. Parmi les plus de 200 otages, de nombreux chrétiens accusés par leurs ravisseurs de « collaboration avec l’ennemi ».
Le 20 août, le monastère de la ville, Mar Elian (Saint-Élie) dédicacé au saint-martyre de Homs torturé par les Romains pour avoir refusé d’abjurer sa foi chrétienne, a été détruit à coup de buldozer. En mai déjà, le père Jacques Mourad, catholique syriaque, y avait été enlevé. Construit il a plus de 1 500 ans, le monastère de Mar Elian était un lieu de pèlerinage et de dialogue entre les communautés chrétiennes et musulmanes.
Au début de la guerre, plus de 2 000 syriaques et orthodoxes vivaient dans cette région de Syrie. Ils n’étaient déjà plus que 300 avant l’assaut de l’EI.