Les 30 et 31 août, des combattants de Boko Haram ont sauvagement attaqué trois villages du Nord du Nigeria.
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La scène est d’un autre âge : des combattants à cheval ont pillé, brûlé, tué, laissant derrière eux un paysage de désolation. Le bilan de 80 victimes est lourd. Pourtant, le gouvernement affirme que l’organisation terroriste Boko Haram – qui se fait appeler désormais “État islamique en Afrique de l’Ouest” – est en train de perdre la guerre.
Même la mosquée a été visée
Comme lors de la terrible vague de massacres du début de l’année 2015, l’organisation terroriste a visé sans distinction les musulmans et les chrétiens. Un témoin, Musa, cité par Le Parisien détaille : “Les attaquants sont arrivés à cheval vers deux heures de l’après-midi au moment de la prière. Ils se sont rendus directement à la mosquée et ont ouvert le feu sur les fidèles”. Parmi les victimes, un imam a été sauvagement mis en pièces par les militants djihadistes.
“Nous les vaincrons bientôt”
Le Nigeria, le Cameroun et le Tchad ont réuni une force internationale de 8 700 soldats qui affrontent les militants du nouvel “État islamique en Afrique de l’Ouest”. Selon un communiqué de la défense nigériane, le groupe terroriste vit ses dernières heures. Le gouvernement nigérian affirme avoir saisi “de hauts responsables” djihadistes à Lagos.
Une annonce encourageante qu’il convient de nuancer. On se souvient, par exemple, de l’annonce à deux reprises de la mort du fondateur de Boko Haram, Abou Bakr Shekau, en août 2013 par l’armée nigériane puis en septembre 2014 par une agence de renseignements, avant que ces rumeurs ne soient formellement démenties.
Le leader s’est manifesté dans un enregistrement audio au mois d’août 2015, authentifié par des experts. Il avait alors protesté : “On peut lire partout dans les médias mondiaux des infidèles que je suis mort ou que je suis malade et que j’ai perdu mon influence, mais on doit comprendre que c’est faux. C’est un mensonge”.
Les chrétiens tentés de prendre les armes
Sous sa direction, Boko Haram puis l’État islamique en Afrique de l’Ouest se sont fait tristement connaître par leurs attentats suicides, souvent commis par des femmes, voire des fillettes. Sur place, les populations ont la tentation de prendre les armes pour organiser elles-mêmes leur défense.
En particulier pour constituer des milices d’autodéfense chrétiennes comme le révèle un reportage de l’agence américaine Crux. “Quand les gens sont si durement touchés par des attaques répétées, des tueries et des destructions, acculés au point de chercher par tous les moyens possibles à se défendre, les risques de débordements sont grands”, explique Mgr Ignatius Kaigama, évêque catholique de Jos, au Nord du Nigeria.