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Louis XIV : le Soleil brille encore

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Liberté politique.com - publié le 28/08/15
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Il y a exactement 300 ans, le 1er septembre 1715, Louis XIV rendait l’esprit “sans aucun effort, comme une chandelle qui s’éteint”. Mais la lumière du grand règne brille encore.

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Ce fut le dernier souffle d’un règne interminable. Né en 1643 dans le tumulte de la guerre de Trente ans, il grandit sous les auspices de la régence d’une mère très aimée, Anne d’Autriche, dans le souvenir d’un père vénéré et peu connu, Louis XIII, accompagné par le plus fin homme d’État de sa génération, le cardinal Mazarin.

Le cardinal, parrain et principal ministre du roi, son premier éducateur politique également, dit de son pupille encore dans l’adolescence : “Vous ne le connaissez pas. Il se mettra en chemin un peu tard mais il ira plus loin qu’un autre : il y a en lui de l’étoffe de quoi faire quatre rois et un galant homme”. Depuis on n’a cessé de gloser sur ce règne.

Les écoles de pensée face au règne

Les uns, à la suite du duc de Saint-Simon, n’ont eu de cesse de noircir la mémoire de Louis XIV, au risque de l’illogisme, lui reprochant son goût des dépenses et se félicitant d’avoir Versailles, le Louvre, Vincennes, la place Vendôme ou celle des Victoires, l’accusant d’avoir trop aimé la guerre et aimant nos belles frontières logiques et homogènes, ceinturées de forteresses longtemps imprenables. Les mêmes qui lui font grief de la révocation de l’édit de Nantes et ne voient pas que semblable édit était inconnu de tout le reste de l’Europe, même les très tolérants Pays-Bas où il ne faisait pas bon être catholique. On lui reproche d’avoir enfermé la noblesse à la cour, mais on admire les œuvres de Lully, de Charpentier, de Marin Marais, de Le Brun, de Mansart, de Le Nôtre, fruits de cette même cour. La liste serait longue, et il y a beaucoup de justices à rendre à Louis XIV sur ces points controversés.

Les autres, à la suite de Voltaire et de son Siècle de Louis XIV, ont ouvert les archives et chantés ce roi de gloire sans oublier pour autant ses noirceurs. Mais comme le disait le Père De La Rue en 1715, “il avait ses défauts, le soleil a ses tâches. Mais il est toujours le soleil”.

De nos jours, c’est le parti qu’ont pris le très éminent historien François Bluche dans son Louis XIV, publié chez Fayard en 1986 et pour l’instant encore inégalé, Olivier Chaline dans un ouvrage plus récent (Le Règne de Louis XIV, Flammarion) et enfin Jean-Christian Petitfils, qui quoiqu’extérieur au monde universitaire mérite largement de figurer dans toutes les bonnes bibliographies (Louis XIV, Perrin).

Le soleil a ses tâches…

Les guerres du roi. Les générations qui suivirent le règne de Louis XIV, et plus spécialement celles de nos contemporains, plus oublieuses sans doute des duretés et des obligations de la guerre, lui reprochèrent d’avoir été trop militaire et conquérant. Il est vrai que Louis XIV a mené personnellement quatre guerres ; celle de Dévolution, celle de Hollande, de la Ligue d’Augsbourg et de Succession d’Espagne. Il a également assisté, du temps de sa minorité, à la fin de la guerre de Trente ans et son prolongement contre l’Espagne, clôturé par la paix des Pyrénées en 1659. À vrai dire, ce n’est pas plus que les autres souverains de ce temps dans un siècle qui fut de fer et dont les sacrifices préparèrent un XVIIIe siècle bien plus pacifique, du moins pour la moitié ouest du continent européen.

Observons ces conflits et jugeons la part de responsabilité du souverain, s’il y a lieu, mais aussi leurs apports au royaume de France.

– La guerre de Dévolution permit l’agrandissement de la France au nord, dans les Flandres, donnant à peu près au pays sa frontière septentrionale actuelle. Ces territoires espagnols, le roi les revendiqua au nom de sa femme, Marie-Thérèse, dont la dot n’avait pas été versée et qui, comme fille du premier lit de Philippe IV d’Espagne, devait régner sur les Pays-Bas espagnols, selon la coutume de ces provinces, à la place de Charles II, issu du second lit du roi espagnol. Le prétexte juridique n’est qu’un prétexte et cette guerre est purement offensive. Mais la France lui doit Lille et le Nord. Lire la suite sur Liberté politique

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