La souveraine orientale a estimé mercredi que les musulmans modérés ne faisaient “pas assez” pour lutter contre les djihadistes du groupe État islamique (Daesh).
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"L'échec n'est pas une option parce que si nous échouons face à ces extrémistes et s'ils gagnent, la région sera dévastée rapidement". C’est en quelque sorte un nouveau front que la reine jordanienne propose d’ouvrir contre le pseudo califat. Outre l’action armée, il faut donner à la jeunesse du Moyen-Orient des opportunités pour échapper à la tentation de l’extrémisme musulman.
"Les musulmans modérés à travers le monde ne font pas assez pour gagner la lutte idéologique qui est au cœur de cette bataille", a dénoncé la reine de Jordanie devant l’université d’été du patronat français, mercredi 27 août (L’Orient le jour). Une déclaration largement applaudie par l’assemblée, à laquelle la reine a précisé : "Évidemment, nous n'aidons pas activement Daesh, mais nous ne les stoppons pas, a-t-elle ajouté. Ma région a plus que besoin de votre amitié".
La Jordanie dans l’œil du cyclone
Au contact de l’Irak, de la Syrie, d'Israël et de l’Arabie saoudite, le petit royaume de Jordanie connaît une paix relative, menacée par des afflux de réfugiés des pays voisins et par les conflits qui se jouent à ses frontières. La famille régnante s’est prononcée publiquement contre l’État islamique. À la suite de l’atroce assassinat d’un pilote jordanien par l’organisation terroriste en février 2015, le roi Abdallah avait posé en tenue de pilote, promettant une riposte impitoyable. Des positions de Daesh avaient été effectivement bombardées en Syrie par l’aviation jordanienne peu après le drame, en février 2015. Outre les problèmes pour la sécurité du pays, les conflits qui agitent ses pays frontaliers se répercutent sur l’économie jordanienne.
L’image de tout le Moyen-Orient écornée
"Daesh, le prétendu État islamique, continue de répandre son idéologie diabolique" et "modifie la perception locale de notre région", a précisé la reine devant le patronat français, regrettant que les conflits au Moyen-Orient rendent les partenaires économiques de la Jordanie méfiants. Pour battre en brèche l’image d’une région dévastée, en proie à la violence des fanatiques religieux, elle a précisé qu'"entre 2005 et 2011, le nombre de start-ups a été multiplié par huit dans la région". Mais dans le même temps, elle a souligné que "plus d’un quart" des jeunes de la région était au chômage. Cette jeunesse a besoin "d'éducation, d'opportunités, d'emplois et (…) aussi d'un peu de chance, que quelqu'un croie en eux", pour éviter de basculer.