Le Premier ministre irakien Haydar al-Abadi institue enfin un comité pour lutter contre le vol des biens appartenant à des citoyens chrétiens.
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Depuis la prise de Mossoul par l’autoproclamé État islamique, les églises de Saint-Éphrem et de Saint-Joseph de Mossoul ont toutes les deux été transformées en mosquées. Ces deux exemples symboliques et révoltants cachent des milliers d’autres expropriations, dont la majorité est réalisée par des citoyens irakiens ordinaires, qui n’ont pas de rapport avec l’organisation terroriste. Dans Bagdad même, qui demeure sous le contrôle du gouvernement irakien, les chrétiens qui ont fui leurs maisons connaissent de grandes difficultés à se les faire restituer. L’un des objectifs de ce comité sera de recenser les cas litigieux.
Faux titres de propriété
Les chrétiens qui tentent de revenir à leur domicile trouvent des familles musulmanes installées à leur place, voire leur domicile détruit pour faire place à un parking, comme cela fut le cas à Kirkouk, rapporte l’agence Fides. Les nouveaux arrivants sur les lieux produisent, contre les propriétaires légitimes, de faux titres de propriété, réalisés avec l’aide de fonctionnaires corrompus. Cette pratique concerne aussi bien les zones contrôlées par le gouvernement irakien que celles contrôlées par les Kurdes, et la ville de Kirkouk, notamment, se situe en zone kurde. Sans parler des propriétés acquises par l’État islamique : paroisses, maisons et lieux de culte appartenant aux chrétiens ont été systématiquement réquisitionnées.
Prise de conscience de l’État irakien
Le vol de propriété systématique a été si bien intégré par les chrétiens eux-mêmes qu’ils décident souvent de vendre leur maison ou leurs terres pour une bouchée de pain. Dans la banlieue d’Erbil notamment, une famille chaldéenne chrétienne en exil rapporte à Aleteia que des hommes d’affaires kurdes lui proposent de racheter leurs biens à vils prix. Ceux qui sont sans ressources, ou qui sont persuadés qu’ils ne pourront de toute façon jamais faire valoir leurs droits sur la terre de leurs ancêtres, acceptent ce pacte, fermant définitivement la porte au retour. C’est une des raisons pour lesquelles le clergé irakien est très hostile à l’exil des chrétiens et demande qu’ils fassent tout leur possible pour rester sur place. La création de ce comité laisse entendre que l’État irakien prend enfin la mesure du problème. Outre la question des propriétés, les chrétiens pourront l’informer des exactions dont ils sont victimes : enlèvements, meurtres, etc.