Paul est l’auteur d’un blog sur la théologie du corps. Sur les Cahiers Libres, il réagit à la publication des interventions de théologiens allemands, français et suisses réunis pour préparer le prochain synode sur la famille.
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Je poursuis ici la lecture, entreprise dans le billet précédent, des contributions des théologiens à la réflexion des évêques français, allemands et suisses en vue du synode sur la vocation et la mission de la famille d’octobre.
Après une réflexion sur les paroles du Christ, les théologiens ont proposé une réflexion sur "la sexualité comme expression de l’amour".
La sexualité comme expérience d’être accueilli dans la totalité de sa personne
Schockenhoff dépeint la situation de l’homme contemporain vis-à-vis du mariage. Le moins qu’on puisse dire est que son tableau n’est pas rose :
"Beaucoup de gens se demandent aujourd’hui s’ils sont réellement capables de prendre une décision irrévocable (…). Le sentiment de vie répandu au cours de l’ère post-moderne conseille, face à la complexité des situations de vie actuelles y compris dans les projets de partenariats communs, de naviguer à vue et de n’envisager que la tranche de vie suivante, calculable. (…) notre vie est caractérisée par une multiplication toujours croissante des formes de vie, avec dans son sillage une segmentation des biographies individuelles. (…)
Le psychanalyste Erich Fromm impute l’incapacité croissante de beaucoup de gens à manifester un amour authentique au fait qu’ils confondent l’amour avec les seuls sentiments l’un pour l’autre et qu’ils restent à un stade de développement immature bloquant leur capacité d’amour : 'On refuse de voir dans l’amour érotique un facteur important, à savoir le facteur de la volonté. Aimer un autre être humain ce n’est pas seulement un sentiment puissant, c’est aussi une décision, un jugement, une promesse. Si l’amour n’était qu’un sentiment, la promesse de s’aimer l’un l’autre pour toujours serait privée de base'."
Face à cela, Schockenhoff voit dans la relation conjugale une réponse à une aspiration profonde de la personne humaine, "l’aspiration à trouver, dans une société aux fonctions différenciées, un endroit où les gens ne soient pas acceptés seulement dans un rôle particulier, mais complètement, dans tous les aspects de leur personnalité".
Le mariage, par "son caractère exclusif (monogamie), son absence de réserves et son ouverture sans limite sur l’avenir conjoint" est un moyen clé se de voir accueilli comme une personne. Et particulièrement, dans le mariage, la sexualité. Ceux-ci ne sont pas séparables, non en vertu d’une loi externe, mais par leur constitution-même :
"Le motif décisif pour lequel le vécu sexuel n’est bon que dans l’espace intérieur d’une relation de partenariat résolue à être durablement fidèle, réside plutôt dans le fait que dans le vécu sexuel, nous avons affaire à une autre personne que nous ne pouvons pas 'utiliser', dans l’intimité non plus, comme un objet. Nous devons au contraire, dans cette union sexuelle accentuée par le désir, nous réjouir de la présence de l’autre, d’une façon qui soit adaptée à sa dignité en tant que personne. […] La sexualité ne doit pas être comprise de manière analogue à la fin et à la soif, mais en reprenant le modèle du langage et de la communication." Lire la suite sur les Cahiers Libres