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La basilique de Saint-Denis va-t-elle retrouver sa flèche ?

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Mathilde Rambaud - publié le 17/08/15
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L’idée portée par la mairie communiste est loin de faire l’unanimité : redonner à la nécropole royale toute sa hauteur après la destruction de sa tour nord au XIXe siècle.

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Cela fait maintenant près de 170 ans que la basilique royale de Saint-Denis est privée non seulement de sa tour mais surtout de la flèche qui la surmontait et faisait ainsi culminer l’édifice religieux à plus de 86 m, contre seulement 29 m aujourd’hui.

Rendre à la basilique son visage

Chef-d’œuvre des moines bâtisseurs du XIIe siècle qui souhaitaient lutter contre la concurrence de Notre-Dame de Paris, la basilique, l’un des plus hauts bâtiments d’Île-de-France pendant des siècles, est fragilisée par la foudre puis une mini-tornade au XIXe siècle : tour et flèche sont alors démontées en 1846. Cette amputation ne devait être que provisoire, l’architecte Viollet-le-Duc envisageant même un temps de reconstruire deux flèches de part et d’autre de la façade pour lui donner un aspect davantage symétrique. Mais cette idée est finalement abandonnée.. tout comme la reconstruction de la tour nord qui tombe peu à peu dans l’oubli.

Jusqu’à ces derniers mois, quand un comité de parrainage s’est mis en tête de porter le projet, qualifié par certains d’un peu fou, de rebâtir la tour et sa flèche, soutenu par les pouvoirs locaux et l’académicien Erik Orsenna. "Cette basilique fait partie de notre histoire, confie Didier Paillard, le maire PCF de Saint-Denis au Figaro. Elle est inscrite dans les gènes d’une ville qui s’est édifiée autour d’elle. C’est l’une de nos grandes fiertés, et il est temps de lui redonner le visage qu’elle a eu pendant des siècles." 

Un chantier médiéval ouvert aux visites

Plus qu’une simple reconstruction architecturale, il s’agit avant tout de relancer la fréquentation du monument qui n’accueille que 200 000 visiteurs par an, bien en-deçà de son potentiel et loin derrière les 13 millions de Notre-Dame de Paris. Saint-Denis est aujourd’hui abandonné par l’État n’hésitent pas à affirmer certains, soulignant la dégradation des vitraux, l’absence de chauffage ou de salles pouvant accueillir expositions temporaires ou groupes de visiteurs. "Attirer l’attention sur la cathédrale permettrait de mettre le doigt sur tous ces problèmes", explique un proche du dossier. 

Les défenseurs du projet souhaitent par ailleurs que la rénovation en elle-même draine un nouveau public autour de la cathédrale, à la découverte d’un chantier médiéval et de ses différents métiers et techniques : tailleurs de pierre, forgerons, charpentiers, etc. Le comité de parrainage l’assure, le tout ne coûtera pas un sous aux contribuables. Après avoir réuni les fonds de départ pour installer l’échafaudage, ils prévoient de financer entièrement le reste grâce aux montants des entrées des visiteurs, sans pour autant avancer un nombre minimum nécessaire ou espéré.

Une décision ministérielle mi-septembre ?

De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une reconstruction inutile : la flèche "a disparu au XIXe siècle, la rebâtir serait reconstruire un faux. C’est du vandalisme que de vouloir ainsi faire du neuf sur de l’ancien", explique au Figaro Didier Rykner, directeur de la rédaction de La Tribune de l’Art

Les opposants s’appuient sur la charte de Venise de 1964, qui stipule que "les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration" : en d’autres termes, il s’agit de prendre en compte les marques du temps et des époques. Et pour les adversaires du projet, la disparition de la tour et de sa flèche en fait partie.

L’État, propriétaire du monument et donc décisionnaire, n’a jusqu’alors pas donné son accord ni exprimé son désaccord. Le dossier est entre les mains du ministère de la Culture qui pourrait prendre une décision à l’occasion des prochaines journées du patrimoine, à la mi-septembre. D’ici-là, flèche ou pas flèche, rien n’empêche les amoureux de l’Histoire d’aller découvrir la nécropole des rois et reines de France qui reposent au sein de la cathédrale de Saint-Denis.

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