La fin de l’universalité des prestations familiales décidée par le gouvernement est un nouveau coup porté à la politique familiale.
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Effective depuis le 1er juillet, la modulation des allocations en fonction des revenus est entrée en application ce mercredi. C’est ainsi que quelque 485 000 familles, soit 10% des bénéficiaires, vont voir cette aide financière amputée de 127 euros en moyenne en 2015, d’après les données de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf).
Les principaux changements
Les allocations familiales des foyers gagnant plus de 6 000 euros nets par mois seront divisées par deux, et au-delà de 8 000 euros nets, elles seront divisées par quatre. Si, pour éviter les effets de seuil, le gouvernement promet un complément aux familles dépassant ces plafonds de peu, nul n’est en mesure actuellement de le chiffrer. De leur côté, les 154 000 ménages qui perçoivent des majorations "pour âge" (enfants à partir de 14 ans), soit 12% des foyers, seront également touchées par ce nouveau calcul des allocations familiales. D’après Le Point, 400 millions d’euros d’économies sont attendues de cette modulation en 2015, et jusqu’à 865 millions en année pleine.
Une mesure impopulaire à droite comme à gauche
En annonçant cette mesure, François Hollande mettait en avant l’importance d’une plus grande "justice sociale", valeur chère à la gauche. Mais prise en catimini, cette décision a réussi à rassembler la droite, les associations familiales, les syndicats… et même certains élus de la majorité ! Il faut dire que, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais les allocations familiales n’avaient été à ce point amputées. Les opposants craignent par ailleurs que la mesure n’ouvre une boîte de Pandore et n’aille un jour, pourquoi pas, jusqu’à la mise sous condition de ressource des remboursements maladie. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a tenté de rassurer l’opinion en affirmant que "pour 90% des familles, cela ne changera rien". Les chiffres annoncent pourtant bel et bien le contraire.