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Fêté le 25 juillet, Jacques est l’un des premiers apôtres de Jésus avec Jean, André et Pierre. Cette ancienneté lui vaudra l'appellation de "majeur", en opposition à son homonyme, Jacques d'Alphée, cousin de Jésus. Frère aîné de Jean l’évangéliste, les deux sont fils de Zébédée, un patron pêcheur du lac de Tibériade. Disciples de Jean-Baptiste, ils ont suivi Jésus après son baptême pour devenir des pêcheurs d’hommes. Leur mère Marie Salomé suivra également le Maître avec d’autres femmes.
Fils du tonnerre
De tempérament fougueux et impulsif, Jacques hérita de ce surnom avec son frère Jean : "fils du tonnerre" (boanerguès). Un jour que les apôtres montaient à Jérusalem, Jésus en envoya quelques-uns en avant de lui, dans un village de Samaritains, pour préparer sa venue. On le sait, les Juifs méprisent les Samaritains qui sont séparés de Jérusalem depuis la mort de Salomon. Ceux-ci chassèrent les messagers et refusèrent donc de recevoir Jésus. Voyant cela, Jacques et Jean interpelèrent Jésus : "Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ?" (Lc 9, 55). Celui-ci se retourna et les réprimanda. Ils avaient oublié que le Fils de l'homme n'était pas venu pour perdre les âmes, mais pour les sauver, et que le bon grain doit pousser avec l’ivraie.
Jésus exhortait régulièrement ses apôtres à se dépouiller de toute dureté de cœur envers le prochain. Il prêchait par l’exemple. Sa conduite conférait l’autorité, sans pouvoir excessif. Il ne se vengeait pas, ne recherchait pas les honneurs, contrairement aux apôtres. Par trois fois, Il leur annonça qu’Il sera livré aux grands-prêtres à Jérusalem, qu’ils Le condamneront à mort, qu’ils Le livreront aux païens, qu’ils Le tueront, mais qu’Il se lèvera d’entre les morts après trois jours. Ils ne comprenaient pas ; ces confidences de Jésus remettaient en question l’image qu’ils se faisaient du Messie.
Un jour, Salomé demanda cette faveur à Jésus : "Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume" (Mt 20, 21). Jésus répondit : "Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire ?". Les deux frères répondirent par l’affirmative. Jésus ajouta : "Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père" (Mt 20, 24).
Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les fils de Zébédée. Jésus en profita pour les enseigner. "Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands leur font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude" (Mt 20, 24-28).
Transformer le pouvoir en service
Cette soif des honneurs, de tout juger à partir de soi, était bien humaine. Jésus était patient avec ses apôtres; repérait facilement l’intention droite qui les animait. Il les invitait sans cesse à sortir de leur univers étroit, à renoncer à vouloir tout contrôler afin de porter leur croix à sa suite et de transformer le pouvoir en service.
Jacques apprendra beaucoup de Jésus. Il fera partie du petit groupe de ses intimes. Il assistera à la résurrection de la fille de Jaïre, à la transfiguration de Jésus sur le Thabor et à son agonie à Gethsémani. Contrairement à son frère, il s’enfuira durant la Passion du Maître à Jérusalem. Il aura la grâce de boire à sa coupe, tel que Jésus lui avait prédit. Il est le seul apôtre dont la mort est rapportée dans les Actes des Apôtres, victime des persécutions naissantes : "À cette époque, le roi Hérode Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l’Église. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter" (Ac 12, 2).
Son corps a-t-il été transporté par des fidèles à Liberum Donum en Espagne, future Santiago de Compostelle ? Qu’importe ! Depuis des siècles, on vénère son tombeau à Compostelle. Le culte de l’Apôtre s’est répandu à travers l’Europe, puis a franchi l’océan pour se propager en Amérique latine. Si l’un des pèlerins de Compostelle reconnaît Jésus sur le Camino, sous les traits de l’affamé, l’assoiffé, l’étranger, le prisonnier, le malade, il touche à une terre sacrée. Le grand amour de l’apôtre Jacques pour Jésus lui sera alors transmis.