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Pakistan : “Il faut dialoguer avec l’islam pour modifier la loi sur le blasphème”

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Fides / OPM - publié le 23/07/15
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Pour le père James Channan, directeur du Centre pour la paix de Lahore, qui est en lien étroit avec l’imam de la plus grande mosquée du pays, il n’y a pas d’autre alternative.

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"Les chrétiens au Pakistan souffrent à cause des abus à la loi sur le blasphème. En outre, lorsqu’un chrétien est accusé, l’ensemble de la communauté est placée sous accusation et subit de graves conséquences." C’est ce que déclare à Fides le père James Channan OP, directeur du Centre pour la paix de Lahore, qui œuvre constamment en faveur du dialogue interreligieux, élargissant la réflexion sur le cas d’Asia Bibi et de tous les autres Pakistanais, chrétiens et musulmans, victimes innocentes de la loi sur le blasphème.

Discriminations et persécutions

Le père Channan explique : "Les minorités chrétiennes, tout comme les hindouistes et les membres d’autres religions minoritaires, font souvent l’objet de discriminations et de persécutions au Pakistan. Ne pas être musulman dans ce pays est parfois dangereux, surtout à cause des lois sur le blasphème". Afin de lutter contre cette situation, le père Channan œuvre depuis des années en faveur du développement de bons rapports avec les plus importants imams de Lahore, tels qu’Abdul Khabir Azad, imam de la mosquée royale de Lahore, la plus grande du Pakistan. Grâce à l’amitié qui s’est instaurée, les deux responsables ont travaillé ensemble pour résoudre des situations de tension, comme dans le cas de l’attaque contre le quartier chrétien de la Joseph Colony en mars 2013 ou celui, plus récent, de l’agression contre la communauté chrétienne du quartier de Sanda, toujours à Lahore. On se souviendra que les deux cas avaient été déclenchés par une accusation de blasphème lancée contre un chrétien.

Un dialogue précieux

Avec d’autres responsables, l’imam Abdul Khabir Azad "concorde sur la nécessité de modifications à la loi sur le blasphème afin d’empêcher les abus, un moyen permettant de résoudre des controverses privées", note le père Channan. C’est pourquoi "le dialogue entre chrétiens et musulmans reste précieux et nécessaire" pour porter de l’avant des idées et des actions pouvant améliorer l’harmonie interreligieuse et permettant de construire un ample consensus afin de réformer la loi sur le blasphème.

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