L’attentat n’a pas encore été revendiqué, mais si l’information était confirmée, il s’agirait de la première attaque commise par l’EI sur le sol turc depuis l’émergence du groupe terroriste.
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La ville de Suruç, dans le Sud de la Turquie, le long de la frontière avec la Syrie, a été le théâtre ce lundi 20 juillet d’un attentat sanglant, immédiatement attribué par Ankara à l’autoproclamé État islamique. Ce dernier n’a pour l’heure fait aucune revendication, mais si l’affirmation du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu était confirmée, il s’agirait de la première attaque terroriste sur son sol par Daesh depuis son émergence. Le dernier bilan officiel fait état de 31 morts et d’une centaine de blessés, la plupart membres d’un groupe de jeunes militants pacifistes antidjihadistes.
Quelque 300 étudiants volontaires, en provenance d’Istanbul, s’étaient en effet réunis à Suruç en vue de participer à la reconstruction de la ville syrienne voisine de Kobané, détruite lors de la bataille entre l’EI et les milices kurdes de Syrie entre septembre et janvier derniers. Ils s’étaient regroupés dans les jardins du centre culturel de la ville pour une conférence de presse quand un kamikaze – d’après les premiers éléments de l’enquête, une femme syrienne ayant passé la frontière en juin (France 24) –, s’est fait exploser, laissant place à un véritable "chaos" selon les dires d’un habitant du quartier.
Ankara obligée de revoir son positionnement face à l’EI
La Maison Blanche, tout comme le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, et le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, ont fermement condamné cet acte terroriste et appelé à "un renforcement de la coopération dans la lutte contre le groupe EI". Le président russe Vladimir Poutine, proche de son homogue turc, a dénoncé "un acte barbare". En déplacement officiel dans le Nord de Chypre, le président Recep Erdogan a quant à lui immédiatement dénoncé face à la presse une "attaque terroriste", ajoutant qu’il "[maudissait] et [condamnait] les auteurs de cette violence au nom de [son] peuple".
Cela fait mainentant plusieurs mois que les alliés occidentaux accusent la Turquie de ne pas en faire suffisamment pour lutter contre l’expansion et les crimes du pseudo État islamique, voire même de le soutenir directement. Le gourvernenement d’Ankara a toujours réfuté ces accusation sans pour autant accepter de prendre part à la coalition militaire antijihadiste dirigée par les États-Unis. Cette attaque meurtrière sur son propre territoire pourrait cependant l’amener à revoir ses positions et son engagement matériel et humain aux côtés des Occidentaux.