Depuis une semaine, la ville d’Hassaké, dans le Nord-Est du pays, est violemment disputée entre forces gouvernementales et autoproclamé État islamique.
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L’organisation État islamique (EI), qui a dû faire face à de cuisants revers au Nord-Est de la Syrie contre les Kurdes, n’est pas morte pour autant. Le 16 juin, elle perdait presque sans combattre Tall Abyad, à la frontière turque, par où transitaient hommes et trafics. Une semaine plus tard, les forces kurdes et des brigades alliées de l’Armée syrienne libre s’emparaient de la ville d’Aïn Issa, voie pour Raqqa, la capitale syrienne de l’EI.
L’organisation terroriste donne depuis une semaine l’assaut dans la ville d’Hassaké, point stratégique qui lui permettrait de revenir en force dans la région. Ce combat, moins médiatisé que la prise de Palmyre, concerne pourtant une ville d’importance comparable, soit 300 000 habitants pour Hassaké contre 200 000 pour Palmyre. C’est surtout un carrefour qui contrôle une région disputée entre armée régulière syrienne, forces kurdes et djihadistes.
Faiblesse de la Syrie
Vendredi 26 juin, le gouvernement syrien a admis être en difficulté dans la ville. Selon la méthode habituelle de Daesh, une série d’attentats suicides a précédé l’attaque. Les civils ont massivement fui la ville, parmi lesquels 4 000 familles chrétiennes, et Bachar el-Assad a appelé la population à prendre les armes pour se défendre. L’évêque syrien-catholique du lieu, Mgr Jacques Behnan Hindo, constate amèrement que dans plusieurs quartiers de la ville, les femmes et les enfants sont partis, mais les hommes valides qui sont restés se sont joints aux djihadistes !
Par ailleurs, les combattants de Daesh ont pris soin de n’attaquer que les positions tenues par l’armée régulière syrienne, laissant celles des Kurdes tranquilles, et ces derniers ne sont pas intervenus. Ces deux événements conjoints symbolisent la faiblesse du régime d’Assad. C’est probablement cette faiblesse qui explique que Daesh préfère choisir de mener son offensive contre l’armée syrienne plutôt que contre les Kurdes.
Feinte à Kobané
L’attaque brutale menée conjointement à Kobané, entraînant le massacre de 200 civils, était de toute évidence une feinte : il n’y avait que 80 djihadistes, sacrifiés pour donner le change. Les pertes de l’EI se chiffrent à 60 djihadistes tués, neuf prisonniers, une dizaine en fuite… Voilà qui en dit long sur la détermination de ces "fous d’Allah". Autre atout pour Abou Bakr al-Baghdadi, le pseudo calife : la capacité de ses troupes à se déployer à grande vitesse, prenant toujours par surprise leurs assaillants. Il préfère manifestement abandonner le terrain quand il a affaire à forte partie, refusant les combats défensifs au profit de raids brutaux.
Face à lui, l’armée syrienne affaiblie par quatre ans de guerre n’a pas dit son dernier mot : elle tente de reprendre du terrain dans la ville d’Hassaké. Signe qu’Assad ne veut pas lâcher la ville, il a fait dépêcher sur place l’une des unités les plus prestigieuses de son armée, la 104e brigade aéroportée de la Garde nationale syrienne du major-général Issam Zahreddine.