Selon vous, quelle est la pire homélie ? Et quelle serait la meilleure ? Florilège…
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Comme il est difficile de prêcher, de faire une bonne homélie ! Mais quelle serait l’homélie de vos rêves ? Récemment, le Pape François avait confié à 19 nouveaux prêtres ses conseils pour que leurs homélies ne soient pas ennuyeuses : qu’elles viennent du cœur ! Eh bien, ce qui semble clair, c’est ce que l’homélie NE doit PAS être. Voici quelques exemples :
1. L’homélie improvisée : Celle que le prêtre "prépare" juste au moment où il revêt l’aube, le cordon, l’étole et la chasuble pour célébrer la sainte Messe.
2. L’homélie livresque : Qui a une odeur de livres ou de bureau ; homélie académique, mica, froide comme le marbre, qui ne parle pas au cœur, ne fait pas partie du langage des personnes qui l’écoutent.
3. L’homélie archéologique : Celle dans laquelle le prédicateur se plaît à faire des incursions dans des détails secondaires sur les pharisiens, les esséniens, les drachmes, les stades, la sixième heure, l’atrium, le puits… Il n’explique pas le message de Dieu, mais des curiosités périphériques.
4. L’homélie romantique : Qui cherche à provoquer des larmes, des sourires et de l’eau sucrée, à base d’exclamations, d’interjections, de cris, un langage paternaliste avec des adjectifs tendres, des diminutifs et des augmentatifs.
5. L’homélie démagogique : Avec des paroles et encore des paroles, elle cherche à contenter le public, trahissant aussi bien le message évangélique que les destinataires du message, défigurant et faussant la doctrine du Christ.
6. L’homélie littéraire : Plus qu’une prédication sacrée, il s’agit d’un exercice littéraire ou poétique.
7. L’homélie anthologique : Celle qui devient une occasion de rappeler et de placer toutes les phrases, sentences, textes, poèmes et définitions qu’un prédicateur a apprises par cœur ou trouvé dans ses archives.
8. L’homélie mollusque : Invertébrée, gélatineuse, sans arguments, sans contenu, sans thème. Elle n’a pas terminé un sujet que déjà elle en commence un autre.
9. L’homélie brique : Idées pures, sans rapport avec la vie concrète de l’assemblée. L’homélie devrait arriver, en quelque sorte, jusqu’à la cuisine de la maîtresse de maison, au bureau du père de famille, à la chaise de l’étudiant… Mais l’homélie brique est trop lourde pour arriver jusque-là.
10. L’homélie spaghetti : Elle s’enroule, s’enroule, s’enroule… casse les pieds de ceux qui l’écoutent et les fait bâiller.
11. L’homélie universitaire : Aborde beaucoup de sujets, sans en concrétiser un seul.
12. L’homélie répétition de l’Évangile : Elle ne parvient pas à extraire un message de l’Évangile pour les personnes qui écoutent, se bornant à répéter ce qui a été lu. Serait-ce que le prédicateur est incapable de tisser une homélie savoureuse avec une idée claire et bien présentée ? Celui qui écoute n’est pas idiot !
13. L’homélie technique : Emploie tout le temps un langage théologique incompréhensible : metanoia, anaphore, parousie, épiphanique, hystérique, pneumatique, mystagogue, eschatologie, transsubstantiation… L’homélie n’est pas un cours de théologie, mais une conversation cordiale avec les paroissiens et l’assemblée.
14. L’homélie bâtarde : Le prédicateur saupoudre son propos de mots d’argot. Il rabaisse ainsi la parole de Dieu, la dignité du prophète et la dignité des fidèles, ceux que saint Paul appelle "les saints du Seigneur". Le prédicateur ne doit jamais se rabaisser, car il parle au nom du Christ et de l’Église.
15. L’homélie du mauvais pilote : Le prédicateur ne sait pas décoller ni atterrir. Il fait plusieurs tours et jamais ne termine. Il va jusqu’à annoncer : "Et pour terminer…" mais prend de l’altitude et fonce dans les nuages… "Et maintenant pour terminer…" et le voilà reparti pour un tour. S’il vous plaît, terminez et vite !
À présent que nous avons vu comment ne doit pas être une homélie, reste à définir ce que serait une bonne homélie… et un bon paroissien !
Adapté du père Antonio Rivero par Élisabeth de Lavigne