Un an après la prise de Mossoul le 10 juin 2014 par le prétendu État islamique, suivie de celle de Qaraqosh le 6 août, 2 millions d’Irakiens sont encore réfugiés, la plupart au Kurdistan.
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Il y a un an, le 10 juin 2014, le prétendu État islamique (EI) entrait dans Mossoul, sommant les chrétiens de se convertir, payer la taxe Jizyah ou partir sous peine d’être tués, entraînant ainsi une première vague d’exil massive vers la plaine de Ninive. Deux mois plus tard, le 6 août au soir, l’EI prenait Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d’Irak. Deuxième exil. En quelques heures, ce sont 2 millions d’Irakiens qui ont fui, dont 125 000 chrétiens, réfugiés en urgence à Erbil, capitale du Kurdistan et dans d’autres villes comme Dohouk et Zahko, au Nord-Est. Ils sont arrivés sans rien, portant seulement sur eux leurs habits, le poids de l’angoisse, de l’humiliation et du choc d’avoir tout quitté. Ils pensaient pourtant fuir "seulement pour quelques jours, le temps que l’armée reprenne la ville".
Aujourd’hui, un an plus tard, leur situation s’est améliorée, tout en restant très précaire. Matériellement, les choses se sont mises en place peu à peu. Les réfugiés, qui les premiers mois n’avaient que le sol comme matelas et le ciel comme couverture, ont pu être transférés dans des tentes, puis dans des bungalows chauffés avant l’hiver. Certains d’entre eux ont pu récemment s’installer dans des appartements loués par l’Église, ce qui a eu un impact stabilisant, même s’ils se retrouvent à deux ou trois familles dans un petit espace. "Cela a redonné aux gens un sentiment de dignité et de sécurité. Cela a réveillé chez beaucoup l’esprit d’initiative. C’était ce qui manquait", explique le père Halemba, responsable des projets du Moyen-Orient à l’AED. "Les gens n’ont plus l’impression qu’ils sont directement menacés."
Une partie d’entre eux ont retrouvé un emploi dans les régions kurdes. Certes, les employeurs les exploitent, connaissant leur situation de détresse. Néanmoins, les pères de famille peuvent à nouveau subvenir en partie aux besoins de leurs enfants dont certains ont pu reprendre le chemin de l’école.
Traumatisme encore présent
Cependant, même si la situation s’est améliorée sur le plan matériel, le traumatisme vécu cet été est encore vif. En témoignent les larmes qui coulent dès qu’un réfugié raconte ce qu’il a vécu. Comme celles de Leila Sabria, réfugiée à Batania. Elle s’est trouvée à Mossoul en face d’un djihadiste de Daesh (EI), la sommant de se convertir : "Je lui ai répondu : 'Je suis née chrétienne et je mourrai chrétienne'. C’est ma foi qui m’a sauvée à ce moment-là, je me suis sentie très forte. Ce n’est qu’après que j’ai réalisé ce qui aurait pu se passer. Les jours suivants ont été très difficiles. J’ai réalisé que j’avais tout quitté, ma nouvelle maison à Mossoul, tout…". Lire la suite sur le site de l'Aide à l'Église en détresse