Un groupe de passionnés a retracé un chemin entre les abbayes de Saint-Méen, Paimpont et Monfort-sur-Meu, dans les pas des saints fondateurs bretons.
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L’association du Sentier des 3 abbayes propose de pèleriner entre ces hauts lieux du patrimoine catholique breton, sur une distance de 100 km. Chacun d’entre-eux est chargé d’une histoire millénaire, et quelle meilleure façon de les découvrir que de prendre son bâton, ses sandales, à la façon de nos ancêtres médiévaux ? François de l’Espinay, président de l’association, raconte à Aleteia la genèse de ce projet.
Trésors enfouis
Il se dit sidéré de constater qu’à Saint-Méen, les habitants connaissent si mal leur patrimoine. L’abbaye de leur ville remonte au VIIe siècle, mais les touristes comme les locaux ne jurent que par le musée Louison Bobet, du nom de leur champion de vélo local ! En fait, ce trésor millénaire est si peu connu qu’une partie a même failli disparaître : une peinture millénaire, représentant la vie de Saint-Méen, serait passée au kärcher sans la vigilance des amoureux de l’abbaye… Celle-ci s’est naturellement imposée comme l’une des trois étapes du triangle que l’association trace au coeur de la Brocéliande. En réalisant leur sentier, les Bretons ont aussi épargné "le sentier des moines", un chemin promis au bulldozer, qui fait maintenant partie intégrante de leur pèlerinage.
Objectif : pas un fil électrique
"Nous avons voulu que tout le chemin soit beau ! Si le tracé est pollué par un pylône électrique, on essaie de passer ailleurs". Mais la tâche des ouvreurs de voie a été facilitée par la nature du terrain : vastes forêts, régions vallonnées, cours d’eau se succèdent, avec des traces d’histoire pratiquement partout. Une partie du trajet suit le tracé des voies romaines, reconnaissables aux traces de chars qui creusèrent la pierre bretonne il y a deux millénaires. D’autres parties suivent des chemins créés par les moines à partir du VIIe siècle. On peut encore y distinguer les "aires d’arrêt", assez comparables à nos aires d’autoroute, sur lesquelles les marchands proposaient leurs produits.
Le travail des défricheurs
Sans avoir l’audace de se comparer aux moines qui défrichèrent cette région au VIIe siècle, les 250 adhérents du Sentier des trois abbayes réalisent un gros travail pour voir leur rêve se concrétiser. Le balisage et le nettoyage du terrain sont une chose, mais il faut aussi s’accorder avec les propriétaires de terrains traversés par le chemin. "Il reste encore bien des choses à faire, confie le président de l’association, notamment susciter des lieux d’hébergement pour les pèlerins." En principe, il faut quatre jours pour parcourir tout le trajet, et M. de l’Espinay rêve d’étapes comparables à celles du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Samedi 30 mai, Mgr d’Ornellas a béni le Sentier des 3 abbayes lors de la grand’messe célébrée à l’abbatiale de Paimpont, en présence du Chœur de Brocéliande.