Malgré l’opposition de certains États, la Commission européenne maintient sa volonté de répartir 40 000 migrants dans les différents de pays de l’Union européenne.
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Après les dernières tragédies au large des côtes libyennes, le Conseil européen avait appelé les États à faire preuve de plus de solidarité. Voilà qui sera bientôt chose faite grâce à la Commission européenne. L'institution exécutive de l'Union européenne a présenté mercredi 27 mai son plan global de gestion d'afflux massif d'immigrés. Il prévoit de répartir 40 000 réfugiés, principalement syriens et érythréens, actuellement en transit en Grèce et en Italie, dans chaque pays de l'UE. La moitié environ doivent rejoindre d'ici deux ans l'Allemagne, la France et l'Espagne.
L'Hexagone accueillera ainsi à lui-seul, dans un premier temps, 4 051 réfugiés venus d'Italie et 2 701 de Grèce. Il y a une semaine, François Hollande s'était déjà opposé à une telle intiative, déclarant qu'il n'était pas question d'établir des "quotas d'immigrés parce que nous avons des règles" liées au "contrôle des frontières et des politiques de maîtrise de l'immigration", avait-il souligné. La Commission assure cette fois ne plus proposer de quotas par pays, mais plutôt une répartition équitable, adaptée notamment au nombre d’habitants, au PIB et au taux de chômage de chaque pays concerné.
L'UE déboursera 6 000 euros par réfugiés
Au moins 240 millions d'euros seront alloués par le Fonds européen pour l’asile (AMIF), ce qui reprèsente 6 000 euros par réfugié pris en charge. Au total, sur les 28 membres que compte l'Union européenne, 21 pays sont concernés. Certains États, comme le Royaume-Uni et l'Irlande, bénéficient d'un "opt-in", autrement dit un droit d'option qui leur permet d'adhérer ou non à un tel projet. Le Danemark, conformément aux traités européens, est pour sa part dispensé d'y participer.
Ce plan d'action de gestion des immigrés, loin de régler le problème dans son intégralité, concerne une infime part du flux total d'immigration que connaît actuellement l'Europe. Plus de 627 000 demandes d'asile ont en effet été faites au cours de l'année 2014 au sein de l'Union. Rien qu'en France, entre 2004 et 2012, 200 000 immigrés sont entrés chaque année sur le territoire d'après l'INSEE. Début 2013, la population immigrée représentait à elle-seule 8,8 % de l'ensemble de la population française.