Ceux qui souhaitaient assister à l’enterrement de leurs proches, tués par le tremblement de terre, n’ont pu sortir du pays.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Les travailleurs népalais, qui s’affairent notamment à bâtir les stades de la Coupe du Monde de 2022, se sont vu refuser le retour dans leur pays pour rendre visite à leurs proches, ou participer aux enterrements de ceux qui sont morts lors du tremblement de terre. Celui-ci avait fait plus de 8 000 victimes au Népal selon le gouvernement de Katmandou, qui dénonce la façon dont ses compatriotes sont traités.
Cynisme qatari
Cet événement confirme le peu de cas dont le gouvernement de Doha fait preuve à l’égard de ses ouvriers. Ils seraient 1,5 million, originaires de l’Asie du Sud, à être employés dans des conditions proches de l’esclavage. Le ministre du Travail népalais, Bahadur Gurunk, dénonce : "Après le tremblement de terre du 25 avril, nous avons demandé à toutes les compagnies qataries de donner à leurs ouvriers népalais une autorisation de sortie exceptionnelle et de leur accorder un billet de retour. Alors que certains ouvriers d’autres secteurs de l’économie se le sont vu accorder, ceux qui participent aux travaux en vue de la Coupe du Monde ne sont pas autorisés à partir à cause de la pression qu’ils subissent pour achever leur projet à temps. Ils ont perdu leurs proches, leurs maisons et l’éloignement ajoute à leurs souffrances". Mais le Népal est dépendant économiquement du Qatar. Avec un taux de chômage élevé et les destructions engendrées par le tremblement de terre, le pays ne peut pas se passer de la rentrée d’argent apportée par les expatriées : ils contribuent à hauteur de 20% au PIB du pays.
Boycotter la Coupe du monde ?
Selon des chiffres récoltés par le Pravasi Nepali Co-ordination Committee, plus de 400 ouvriers népalais auraient déjà trouvé la mort sur des chantiers qataris. Le secrétaire général d’Amnesty International, Salil Shetty, s’est ému de ces chiffres. "Il est inexcusable, selon lui, que l’un des pays les plus riches au monde exploite, prive de sa paie et condamne à une survie précaire ses travailleurs étrangers." À ceux qui parlent de retirer le droit au Qatar d’accueillir le tournoi, l’un des dirigeants de la Fifa, Theo Zwanziger, oppose que ce serait "contre-productif". Ce dernier est pourtant connu pour avoir, publiquement, critiqué la décision d’attribuer la Coupe du Monde au Qatar.