Non, ce n’est pas en France, mais à Madagascar, que le président Hery Rajaonarimampianina a été démis de ses fonctions par l’Assemblée nationale.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Le résultat est éloquent : pas moins de 121 députés contre 4, sur 125 votants parmi les 151 députés de l’Assemblée nationale malgache, ont voté la destitution du président élu en 2013. À l’exception de quelques parlementaires, comme Lydia Raharimalala, qui affirment que des irrégularités ont entâché le scrutin, l’hémicycle malgache a été unanime pour rejeter ce président jugé hésitant, entouré d’amateurs et incapable d’assumer une fonction qui le dépasse. Ceux qui formulent ces jugements vivant tout de même sous la menace d’une prochaine dissolution de l’Assemblée, leur avis est par conséquent loin d’être neutre !
Retour à l’instabilité sur la Grande Île
La destitution n’est toutefois pas acquise puisque la Haute Cour constitutionnelle doit encore statuer sur sa légitimité. Mais ce nouvel épisode fait planer un risque d’instabilité politique. Après le coup d’État d’Andry Rajoelina, en 2009, l’élection démocratique, en 2013, de Hery Rajaonarimampianina avait suscité de grands espoirs pour l’avenir du pays. Comptable de formation, issu d’une famille modeste, il était devenu le ministre des Finances d’Andry Rajoelina avant d’être lui-même élu président, avec le soutien de Rajoelina. Il tente ensuite de se départir de l’influence de son mentor, choisissant son gouvernement parmi des hommes qui ne sont pas influencés par l’ancien président. Quitte à s’entourer de personnes éloignées de la politique, considérées comme des "amateurs" par les députés en place.
"Rien ne marche dans le pays"
"Je suis désolé, mais rien ne marche actuellement dans le pays. Il connaît peut-être la comptabilité mais pas la gestion d’une nation. Il n’est entouré que par des amateurs. Et ces amateurs l’empêchent de se tourner vers sa famille politique, déplorait par exemple le député Tinoka Roberto, avant le vote de l’Assemblée. Pour moi, s’il est incompétent, il vaut mieux qu’il quitte le pouvoir !" Le président Rajaonarimampianina était pourtant parvenu à renouer avec les bailleurs de fonds étrangers, apportant de nouvelles liquidités pour un pays à l’économie fragile. Cette nouvelle crise politique menace ces investisseurs étrangers, qui pourraient décider de se retirer de ce pays dont l’avenir est trop incertain.