Une cinquantaine de juifs d’origine éthiopienne ont été blessés dans des heurts avec la police.
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Cette fois, ce n’est pas à Baltimore, mais bien à Tel Aviv, en Israël, que des Noirs se sentant victimes de discriminations et de violences policières ont manifesté. Entre 3 000 (selon la police) et 10 000 (selon la presse) « Falachas », juifs israéliens originaires d’Éthiopie, se sont rassemblés dimanche pour dénoncer le racisme dont il estiment être l’objet. Dans la soirée, la situation a très vite dégénéré en affrontements violents avec la police.
Une cinquantaine de blessés
Les affrontements ont commencé alors que les forces de l’ordre tentaient de disperser la foule pour l’empêcher de s’en prendre à la mairie de Tel Aviv et au domicile du Premier ministre, a constaté un journaliste de l’AFP. La police montée a chargé les manifestants en tirant des grenades assourdissantes. Les émeutiers ont répliqué par des jets de pierres et de bouteilles ; une voiture de police a par ailleurs été retournée. Une cinquantaine de personnes ont été blessées dont 23 policiers. Ces scènes de violences interviennent trois jours après un premier rassemblement à Jérusalem qui a dégénéré de la même façon, trois policiers et dix manifestants avaient alors été blessés.
Un militaire d’origine éthiopienne agressé par la police
À l’origine de cette colère, la large diffusion dans la presse israélienne et sur Internet d’une vidéo montrant deux policiers en train de frapper un militaire israélien d’origine éthiopienne en uniforme. Les membres de sa communauté considèrent qu’il s’agit-là d’un acte de racisme anti-noir de la part des forces de l’ordre. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lancé, dans un communiqué, un appel au calme et informé qu’il rencontrerait lundi le soldat et des représentants de la communauté juive d’origine éthiopienne.
« Toutes les revendications seront étudiées mais la violence et de tels troubles n’ont pas leur place », a-t-il estimé. De son côté, le président israélien Reuven Rivlin a reconnu une méprise de l’État : « Les manifestants de Jérusalem et de Tel Aviv ont révélé une plaie ouverte et vive au coeur de la société israélienne. (…) Nous devons nous pencher directement sur cette plaie ouverte. Nous avons commis des erreurs, nous n’avons pas assez ouvert les yeux et nous n’avons pas assez tendu l’oreille », a-t-il lui aussi déclaré dans un communiqué.
Un traitement plus que douteux…
Le traitement des Falachas en Israël peut sembler plus que douteux. À titre d’exemple, Le Point faisait déjà état il y a deux ans de la stérilisation forcée dont étaient victimes les femmes de cette communauté. Autre scandale en décembre 2013, une députée noire d’origine éthiopienne s’était vue refuser de donner son sang par la Croix-Rouge locale, au motif que le sang juif éthiopien était "particulier"… Les juifs éthiopiens d’Israël sont actuellement 135 500 sur les 8 millions d’Israéliens. Ils sont issus de communautés restées isolées des autres juifs pendant des siècles. Les autorités religieuses d’Israël ne les ont en effet reconnus officiellement qu’en 1990, comme membres à part entière de la foi juive.