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Le corps de Bernadette Soubirous va-t-il être transféré à Lourdes ? La question revient ponctuellement depuis que José Marthe, élu au Conseil départemental à Lourdes depuis 39 ans, s’est mis à battre campagne pour faire venir la relique de la sainte sur les lieux des apparitions mariales (survenues de février à juillet 1858). Appuyé par des descendants de la famille de Bernadette, il a créé en septembre 2014 l'association « Pour le retour de Bernadette Soubirous à Lourdes ».
Rendre sa bergère la cité mariale
Pour José Marthe le moment est venu de « rendre à la cité mariale sa bergère ». Or, la question ne semble d’actualité ni pour l’évêque de Nevers, ni pour les Sanctuaires de Lourdes qui estiment que ce transfert « n’est pas conforme aux souhaits » de la bergère, et encore moins pour les religieuses de Nevers qui rappellent que sainte Bernadette avait elle-même choisi ce lieu pour « s’y cacher » et que la déplacer « n’aurait, spirituellement, aucun sens ».
Bernadette est décédée à Nevers le 16 avril 1879, à l’âge de 35 ans. Son corps, découvert intact à l’occasion de son exhumation, repose, depuis le 3 août 1925, dans une châsse de verre située dans la chapelle de l'ancien couvent Saint-Gildard. Le site est celui de la maison-mère des Sœurs de la Charité, aménagée en « Espace-Bernadette-Soubirous-Nevers » qui attire chaque année près de 170 000 pèlerins. Trois sœurs s’occupent de la chapelle.
À Nevers, les religieuses sont de moins en moins nombreuses : « Il me paraît inimaginable qu'un jour, seuls des laïcs soient en charge de Bernadette », réagit à ce propos José Marthe. La supérieure générale des Sœurs de la Charité, Élisabeth de Tonquédec, assure de son côté que la sainte avait elle-même exprimé le souhait d’être inhumée à Nevers. Mais pour José Marthe, il « n’existe aucun document de la main même de Bernadette » attestant ce souhait. Et pour certains des descendants de Bernadette, « la sainte est partie sous la contrainte car il y avait une pression médiatique. Elle n'a jamais souhaité quitter Lourdes ».
Les religieuses rappellent que le pape Pie XII, en 1957, a entériné définitivement la position de l'Église en confirmant le maintien de Bernadette à Nevers. Les non-partisans de son transfert en général, s’appuient également sur des déclarations de Bernadette elle-même lors de conversations avec l'une de ses consœurs qui lui suggérait un retour à Lourdes : « Oh ! Non, jamais. On fera bien des tentatives pour avoir ma malheureuse carcasse mais en vain »,
(cf. étude critique de ses paroles « Logia de Bernadette »).
L’office du tourisme de Nevers, lui, est inquiet : selon une étude de 2012, la présence de la dépouille de la sainte « rapporterait plus de 2,5 millions d’euros », et son transfert constituerait « une réelle perte économique pour la ville ». Mais l’idée de la faire venir à Lourdes, « n'est pas une idée mercantile », assure Francis Bayoumeu, le vice-président de l'association des partisans du retour de Bernadette à Lourdes et gérant de la « Maison paternelle de Bernadette ».