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Drame des migrants : un banc d’essai pour les valeurs européennes

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 22/04/15
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À la veille du sommet extraordinaire des dirigeants européens, à Bruxelles, plusieurs voix d’Église appellent à des décisions qui reflètent les valeurs fondamentales de l’Europe, sur les droits et la dignité humains.

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À la veille du sommet extraordinaire des dirigeants de l’Union européenne, des chefs d’État et de gouvernements, à Bruxelles, pour chercher les moyens d’enrayer les tragédies qui se succèdent au large des côtes libyennes et italiennes, plusieurs voix d’Église s’élèvent, dans l’espoir que des mesures d’urgence qui y seront prises empêcheront réellement un nouveau drame.

Parmi les dix actions immédiates dont les dirigeants européens devront discuter jeudi, à Bruxelles, deux concernent le devenir proprement dit des migrants débarquant sur le sol européen : une sur leur répartition entre les 28 pays membres et l’autre sur le traitement qui sera donné aux demandes d’asile, sachant que la grande majorité de ces milliers d’hommes et de femmes avec enfants qui débarquent sur les côtes tous les mois, sont des personnes en fuite de situations catastrophiques (Aleteia).

Mais à la veille de la rencontre européenne, les indicateurs de tendance concernant la bonne disposition ou non des Européens à accueillir davantage de migrants sur leur sol ou à déployer plus de moyens pour leur venir en aide sont plutôt négatifs – en France 53,6% des interrogés ne le sont pas selon Le Point – et laissent présager des lendemains difficiles pour tous ceux qui souhaitent que cette question profondément humaine, le droit d’asile, occupe le cœur des débats.
 
Pour Volker Turk, haut-commissaire adjoint des Nations Unies pour les réfugiés, il est impératif que les dirigeants politiques européens apportent « des réponses basées sur les valeurs fondamentales de l’Europe, sur les droits humains et la dignité humaine, la responsabilité, la solidarité ». Position rejointe par le Secours catholique-Caritas France et Caritas Europa qui dénoncent la position coupable de l’Union européenne et demandent pour les migrants un traitement digne et conforme à l’esprit européen de respect de la personne humaine. « L’approche européenne centrée sur le contrôle illusoire des frontières est une des causes de cette situation dramatique », déclarent les associations.

Un devoir humain avant d’être une question politique

Mêmes reproches et mêmes attentes chez les évêques : la réaction des Européens à ces drames constituera « un banc d’essai pour les valeurs européennes… Le sauvetage de vies humaines en Méditerranée ne peut pas rester une simple question politique. Il s’agit d’un vrai et propre devoir humain et d’une exigence d’inspiration morale de l’Europe », estime le cardinal Reinhard Marx, président de la Commission des épiscopats de l’Union européenne, dans une déclaration rapportée par Radio Vatican. Le cardinal allemand accueille positivement l’annonce du sommet européen, mais attend des dirigeants de l’Union « des propositions concrètes pour la définition d’une politique d’asile et de migration humaine qui soit soutenue et mise en œuvre de manières solidaire par tous les États membres ».

Une Europe plus concrète et plus solidaire, c’est ce que souhaite le Vatican face à la détresse des migrants. Après le vibrant appel du pape François à agir « de manière ferme et diligente afin que de telles tragédies ne se reproduisent plus », le cardinal secrétaire d’État Paolo Parolin met à son tour en garde contre les tentations de l’indifférence et des lâchetés : « Il faut une collaboration plus concrète de l’Europe, créer dans les pays de ces migrants des conditions qui favorisent l’arrêt de cet exode, construire la paix en dialoguant plus », estime-t-il dans un entretien publié sur Vatican Insider. Pour le cardinal Parolin, il est évident que l’Italie, la principale touchée pour des raisons purement géographiques, ne peut pas porter toute seule le poids d’un tel phénomène. Ce dernier, insiste-t-il, qui concerne tout le monde et « ne saurait être résolu que si tous s’engagent à trouver des réponses satisfaisantes ».

 
Enfin, la Conférence des évêques de France, par la voix de son président, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, a appelé les catholiques à s’unir « dans une prière de compassion » pour tous les migrants morts en mer, et rappelé à tous le devoir moral de ne pas continuer à « fermer les yeux sur les atrocités vécues par ces hommes, ces femmes et ces enfants qui, à la recherche de la liberté et de la paix, vivent ces parcours d’esclavage et de mort » (CEF). L’épiscopat espère en « un sursaut de la communauté internationale pour mettre un terme au plus vite à cet enchaînement de souffrances qui commence par les raisons de la fuite de ces personnes migrantes et qui continue par les conditions atroces qui leurs sont imposées durant leur périple ».

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