L’époux de la chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème, et une de ses filles, ont pu approcher le Souverain Pontife qui a réaffirmé sa solidarité avec les chrétiens qui souffrent.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Le mari d’Asia Bibi, Ashiq Masiq, et leur fille de 15 ans, Eisham, ont pu rencontrer ce mercredi le pape François, qui a marqué une nouvelle fois sa solidarité avec les chrétiens persécutés, rapporte le site italien Vatican Insider. « Je prie pour Asia, pour vous et pour tous les chrétiens qui souffrent », leur a-t-il dit lors d’un bref échange à l’issue de l’audience générale, place Saint-Pierre.
Asia Bibi avait demandé au pape François de prier pour elle à l’occasion des fêtes de Pâques, exhortant les chrétiens pakistanais à pardonner à leurs ennemis, à l’exemple du Christ, et à vivre et prier pour la paix. Elle lui avait également envoyé une lettre plusieurs mois auparavant (Aleteia).
Arrivés à Rome la veille au soir, père et fille poursuivent leur tournée européenne dans l’espoir d’une intervention « concrète » de la communauté internationale contre sa condamnation à mort confirmée par la Haute Cour de Lahore en octobre 2014. « Cela fait six ans que ma femme est incarcérée, et la situation est très inquiétante. Nous sommes ici pour demander de l’aide à tous les pays européens… Nous vous prions de faire quelque chose pour Asia et pour la minorité chrétienne au Pakistan », a supplié Ashiq Masiq, mardi soir, devant les députés de la Chambre italienne.
Le mari d’Asia Bibi, rapporte l’agence italienne d’informations religieuses Sir, a témoigné auprès d’eux du courage mais aussi de l’angoisse de son épouse : « La foi de mon épouse reste solide, a-t-il déclaré aux journalistes, mais celle-ci pleure chaque jour l’absence de ses enfants dont elle est privée depuis si longtemps et qui, eux-mêmes, souffrent d’un terrible manque d’amour ». Il demande à tous ceux qui la soutiennent de « prier que Dieu l’aide » et fait appel à la sensibilité internationale face à la vie « très difficile » des chrétiens au Pakistan, où « les musulmans sont furieux et les chrétiens mis en prison sans raison ».
« Je vous demande de prier pour ma mère, pour ma famille et pour tous les chrétiens… Vous êtes notre seul espoir et une aide précieuse surtout pour ma mère », a supplié Eisham Ashiq, sa fille de 15 ans. C’est en larmes que la jeune adolescente a raconté l’épisode qui a conduit à la fausse accusation de blasphème contre sa mère et auquel elle a assisté : « J’avais 9 ans quand ils ont emprisonné ma mère. Les accusations portées contre elle sont toutes fausses. Ma mère était en train de travailler quand deux femmes lui ont demandé de l’eau à boire. Puis elles lui ont dit que ses mains n’étaient pas propres et indignes de manger et boire avec les musulmans. On l’a accusée puis on lui a proposé de devenir musulmane, ainsi que toute sa famille ; c’était sa seule possibilité pour avoir le droit de boire. Ils avaient emmené ma mère à la campagne avec tant d’autres personnes. La situation était très inquiétante. Quand ma mère a demandé de l’eau, on lui a répondu qu’il n’y avait pas d’eau pour les chrétiens. Puis ils se sont mis à nous frapper elle et moi. Après cela, ma mère a demandé qu’on appelle mon père puis ils l’ont emmenée ».
Condamnée à mort pour avoir bu de l’eau d’un puits dont les musulmans du village revendiquent la possession : les faits remontent au 14 juin 2009, la première condamnation à novembre 2010. Depuis, Asie Bibi et sa famille vivent un véritable calvaire, pris dans la spirale de la loi anti-blasphème qui pèse sur les citoyens du Pakistan, en particulier sur les chrétiens. Un mois plus tard, son mari, dans une lettre déchirante au monde entier, a supplié le président pakistanais de gracier sa femme, « convaincu qu’Asia Bibi ne sera pas pendue seulement si le président, Mammoon Hussain, accorde son pardon ». Un nouveau procès devrait avoir lieu en mai prochain.