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L’événement pascal que nous fêtons ces jours-ci révèle cette particularité de notre foi. L’histoire humaine bascule en effet à la mort-Résurrection de Jésus de Nazareth. Ce n’est pas Nietzsche qui la coupe irréversiblement en deux, ni son éternel retour…
Un engendrement
Plusieurs métaphores essayent de traduire ce passage de l’avant à l’après. La première est celle de l’engendrement. Le basculement de l’histoire humaine s’opère comme une nouvelle naissance. Si la venue du Royaume advient par un échec, cela tient à ce que Pâques est un événement d'enfantement. Or tout enfantement s'opère dans la douleur.
Un enfantement de qui ? À quoi ? Notre enfantement à notre dignité filiale d'enfants de Dieu. Cet engendrement est une réalité ontologique trop importante pour se réaliser autrement que par un bouleversement eschatologique tel que les Évangiles le décrivent dans la scène du calvaire : tremblement de terre, obscurcissement du soleil, voile du Temple qui se déchire, résurrection anticipée des morts...
La Croix et la Résurrection du Fils unique réalisent en la prophétisant notre propre résurrection : par elles nous accédons à notre nouveau statut de fils de Dieu. Le Christ nous arrache à l'ancien éon, auquel toute une partie de nous-mêmes éprouve la plus grande peine à renoncer. Il s'agit d'un véritable arrachage qu'Il prend à son compte : d'où la douleur de l'affaire.
Un bouleversement cosmique
Le second registre métaphorique exprimant le basculement décisif de Pâques réside dans les bouleversements cosmiques liés à la mort du Christ. En rapportant le récit de catastrophes cosmiques lors de la mort de Jésus (ténèbres sur la terre de midi à trois heures, tremblement de terre, etc.), les Évangiles synoptiques nous démontrent qu’avec la Croix et la Résurrection, un nouveau monde vient au jour. Lire la suite sur Liberté Politique