Cette brève réflexion d’un des premiers auteurs chrétiens, rédigée il y a plus de 1 900 ans, garde toute son actualité.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Le Pasteur d’Hermas, ou simplement Le Pasteur, est une œuvre littéraire chrétienne du IIe siècle, centrée sur la pénitence. Écrite par un certain Hermas, au stade initial du christianisme, elle sera considérée par certains Pères de l’Église comme une partie du canon biblique et jouira d’une grande autorité au cours des premiers siècles du christianisme (entre les IIe et IVe siècles). Les premiers chrétiens respectaient profondément le « Pasteur », mais on ne lui attribuait généralement pas le niveau d’inspiration divine qu’on reconnaissait aux textes bibliques canoniques.
L’auteur du livre est un esclave affranchi du nom d’Hermas, qui relate cinq visions qu’il aurait eues, suivies par douze préceptes moraux et dix paraboles.
Dans un des récits, Hermas raconte qu’il a eu la vision d’un ange qui lui apparut sous la figure d’un jeune berger pour l’instruire. Dans la même vision, apparut une vieille femme vêtue d’habits resplendissants, tenant un livre dans ses mains ; elle s’assit et salua Hermas. L’écrivain, alors, demanda à l’ange :
– Qui est cette femme âgée ?
– L’Église.
– Et pourquoi est-elle si âgée ?
– Parce que elle fut créée avant tout (le reste). Voilà pourquoi elle est si âgée : c’est pour elle que le monde a été formé.
Dans la première vision, je la vis très âgée et elle était assise dans un fauteuil. Dans la vision suivante, elle avait l’aspect plus jeune, mais le corps et les cheveux encore vieux, et elle me parlait debout ; elle était plus joyeuse qu’auparavant. Lors de la troisième vision, elle était très jeune et très belle ; d’une vieille, elle n’avait plus que les cheveux ; elle semblait extrêmement joyeuse et était assise sur un banc.
« Dans la première vision, expliqua l’ange, la femme âgée t’est apparue âgée et assise dans un fauteuil, parce que l’esprit de la communauté chrétienne était vieilli, déjà flétri et sans force, à cause de votre mollesse et vos doutes. Dans la deuxième vision, elle était debout, l’air plus jeune et joyeux, mais avec le corps et les cheveux d’une vieille femme ; parce que Dieu a eu pitié des chrétiens, qui ont rejeté leur mollesse ; la force leur est revenue et ils se sont affermis dans leur foi. Dans la troisième vision, elle se montra plus jeune, belle et joyeuse, d’un physique charmant, parce que ses enfants qui auront fait pénitence seront complètement rajeunis et raffermis. »
Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne