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Pour Manuel Valls, l’exercice est plus compliqué mais, en politique, rien d’impossible : s’il reconnaît une victoire incontestable de la droite – ce qui, dans la mesure même où elle est incontestable relativise l’éclair de lucidité – il se félicite tout de même de l’efficacité de sa stratégie de containment du FN. Pour Nicolas Sarkozy, c’est la consécration de sa stratégie : à droite toute, avec le centre. Et pour Alain Juppé, c’est la victoire de sa stratégie d’alliance de la droite et du centre.
La réalité n’est pas brillante pour la politique. Près de la moitié des électeurs n’ont été convaincus ni par l’une ni par l’autre stratégie et ne se sont pas déplacés pour voter. Plus d’un million d’électeurs ont fait l’effort de se déplacer pour voter blanc. Quant au FN, il a tout simplement multiplié le nombre de ses conseillers départementaux par 60. Et il s’en trouve, parmi ceux qui affirment le combattre, pour se féliciter de la performance. Certes, il n’emporte pas de départements mais c’est à se demander ce à quoi aurait ressemblé un échec. Et pourtant c’en est un. Flagrant.
Échec de la gauche, qui devrait logiquement avoir l’ambition, une fois « aux responsabilités » de produire quelques résultats susceptibles d’emporter l’adhésion ou à tout le moins de ne pas mériter la sanction et, en tout état de cause, de réduire la désespérance dans le peuple. Échec d’une stratégie qui a consisté à placer outrancièrement le Front National au centre du jeu et à en faire le maître. Manuel Valls a surjoué l’indignation martiale dans une tentative désespérée, à 15 jours du scrutin, de souffler sur le thermomètre pour masquer la fièvre que la politique et les échecs de la gauche au pouvoir font grimper.
Échec, relatif, de la droite. Seule la victoire apparente permet de sauver l’apparence. Mais chacun l’a relevé : une nouvelle force politique s’installe, au point que certains vont jusqu’à évoquer un
« tripartisme ». Où est le succès de la ligne Sarkozy si elle ne fait pas obstacle à la pérennisation d’un concurrent politique ? Les observations faites à propos de Manuel Valls valent pour Nicolas Sarkozy : il n’y a pas de succès quand le FN multiplie le nombre de ses conseillers par 60. Quant à voir dans ce résultat la consécration de sa stratégie du grand écart, c’est dramatique pour ceux qui ont encore suffisamment de candeur ou d’idéalisme pour imaginer une politique qui ait du sens. Ainsi le résultat d’hier serait la victoire de sa ligne, une ligne qui est rien moins que droite quand elle se veut
« à droite toute », et alliée avec « le centre ». Qui peut imaginer qu’une telle ligne puisse refléter un projet politique cohérent tant elle est contradictoire ? Lire la suite sur le blog de Koz Toujours