Deux étudiants ont créé un musée virtuel, espérant ainsi mettre les trésors archéologiques irakiens définitivement hors de portée des djihadistes.
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Les images des militants de l’État islamique, détruisant consciencieusement les pièces du musée de Mossoul, ont révolté ces deux étudiants Matthew Vincent et Chance Coughenour. Ils ont décidé de répliquer en fondant la plateforme numérique Project Mosul. Sa vocation : rassembler le travail d’historiens et d’archéologues du monde entier pour reconstruire virtuellement les œuvres détruites ou volées.
À vos photos !
N’importe qui est susceptible de participer à ce travail de sauvegarde ! Toute personne détentrice de photographies des œuvres perdues de Mossoul peut les faire parvenir à l’équipe de Project Mosul afin d’aider les informaticiens à recréer en trois dimensions ce qui peut l’être. C’est une petite prouesse que se proposent de réaliser ces deux étudiants, rejoints par des bonnes volontés de tous les pays. Ils ont déjà recomposé, à titre d’exemple, une célèbre sculpture du musée de Chicago, venant de Persepolis en utilisant seulement des images accessibles sur Internet via Flickr ou Google. Pour réussir ce travail de chirurgie reconstructrice, il leur a simplement fallu 12 photos prises selon différents angles.
Les sculptures perdues du musée de Mossoul représentent une difficulté particulière, car le musée a été fermé en 2003, et il en reste bien peu de traces sur Internet. Les informaticiens ont donc besoin de matériel visuel. Tous les touristes ayant eu la chance de visiter ce musée sont donc appelés à contribution pour qu’ils ouvrent leurs albums de vacances !
Les statues étaient des faux
Une partie de la tâche entreprise par les étudiants et leurs soutiens bénévoles va être grandement facilitée par la prévoyance des autorités irakiennes. Les deux amis pourraient venir photographier les originaux à Bagdad ! Fawzye al-Mahdi, chef du département des antiquités de l’autorité du patrimoine culturel irakien assure en effet que « les originaux sont ici, à Bagdad, Daesh n’a détruit que des copies ! ». Un bon pied-de-nez à l’organisation islamiste, mais exagéré : certaines oeuvres originales ont bel et bien été détruites ou volées, comme l’affirme Atheel Nuafi, le gouverneur de Mossoul à la télévision irakienne : « Il y avait deux objets qui étaient authentiques. L’un est un taureau ailé et l’autre le Dieu de Rozhan ». Sept autres objets plus transportables auraient également été volés.
Statues en carton-plâtre
Quiconque a déjà tenté de détruire une pierre à coups de marteau merlin peut-être surpris par la facilité avec laquelle les djihadistes de la vidéo « explosent » littéralement certaines statues. De fait, celles qui cèdent si facilement sont des copies de plâtre. Mark Altaweel, de l’Institut d’archéologie de la University College of London, constate sur la chaîne britannique Channel 4 la présence de barres de fer dans les statues : un élément peu probable dans des sculptures mésopotamiennes ! En revanche, les statues pour lesquelles les djihadistes ont dû faire appel à des engins électriques de types scies à pierre ou marteau piqueur sont bien, malheureusement, des originales.