Le député des Yvelines et président du PCD ne soutiendra aucune évolution de la loi Leonetti sur la fin de vie.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
« Le bon sens commanderait de favoriser une application effective et globale de la loi Leonetti, qui clarifie en particulier le refus de l’acharnement thérapeutique, et un développement réel et concret des soins palliatifs. D’autant plus que la présente loi contient des zones floues qui ouvrent clairement la porte à des dérives euthanasiques.
L’article 1er prévoit la suppression de la référence à l’article L. 1110-10 du Code de la santé publique, qui mentionne explicitement les soins palliatifs. Il est au contraire indispensable de rappeler que l’accès aux soins palliatifs est un droit garanti par la loi n° 99 477 du 9 juin 1999 et doit être proposé en priorité au malade en fin de vie. Ensuite, la qualification de l’hydratation et d’alimentation artificielle comme traitement pouvant donc être interrompus représente un enjeu éthique majeur. En effet, ils constituent un soin essentiel à la vie de toute personne humaine, sans tenir compte de son état de santé.
Le caractère contraignant des directives anticipées pose également problème. Le médecin ne peut être totalement soumis à la volonté de son patient si cette volonté contrevient aux règles de déontologie médicale, et doit pouvoir bénéficier d’une clause de conscience.
Concernant la sédation, les objectifs de la nouvelle forme de sédation introduite par la proposition de loi sont "d’éviter toute souffrance" et "de ne pas prolonger inutilement sa vie". Cette expression rend confuse l’intentionnalité de la sédation, engendrant clairement un risque euthanasique, et introduit une conception utilitariste de la vie humaine.
Enfin, on ne distingue pas le cas où une personne est en phase terminale d’une maladie incurable et le cas où elle n’est pas en phase terminale : cela ouvre la possibilité d’une dérive vers l’euthanasie.
Nous serions inspirés de regarder l’expérience belge d’un peu plus près. Sur environ 1 400 demandes d’euthanasie en 2012, un quart, en Flandre, ne répond pas aux critères de loi et, en Wallonie, le chiffre atteint près de 40%. Dès que l’on entre dans une mécanique de "souplesse", entre guillemets, les digues qui préservent la possibilité d’une vie commune risquent de s’effondrer. »