L’abbé Grosjean du Padreblog dénonce la nouvelle proposition de loi sur la fin de vie qui remet tout simplement la question de l’euthanasie en débat.
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Face aux pressions des lobbys pro-euthanasie comme l’ADMD et d’une partie de sa majorité, le gouvernement n’a pas eu la prudence d’en rester à la loi Léonetti, certes imparfaite mais qui avait le mérite d’instituer un droit aux soins palliatifs. Soucieux de ne pas provoquer une nouvelle crise sociétale, il n’a pas voulu non plus brusquer l’opinion publique en imposant l’euthanasie ou le droit au suicide assisté. Habilement, la nouvelle loi ne mentionne pas le mot euthanasie, mais parle de « sédation profonde ». Que faut-il en penser ? Qu’avons nous à dire comme chrétiens ?
Une nouvelle loi inutile
Cette loi est inutile : l’urgence n’est pas de faire « un pas de plus » vers l’euthanasie mais bien d’appliquer ce que prévoit la loi précédente, à savoir les soins palliatifs pour tous. Eux-seuls permettent de refuser à la fois l’euthanasie et l’acharnement thérapeutique. Il est légitime de prendre en charge la douleur du patient. Aujourd’hui, on sait le faire. Il est scandaleux que ces soins palliatifs ne soient pas accessibles à tous les malades en fin de vie, faute de moyens et de formation du personnel soignant. Les médecins le disent : quand la douleur est prise en charge, la demande d’euthanasie disparaît. En fait, les personnes ont besoin de se sentir accompagnées jusqu’au bout et qu’on les aide – elles et leur famille – à vivre ces derniers instants si précieux d’une vie.
Une nouvelle loi dangereuse
La sédation consiste à plonger le patient dans un coma profond. Elle peut être légitime s’il s’agit uniquement de soulager le patient d’une douleur réfractaire à tout autre soin palliatif, qu’on le fasse en dernier recours et que cette sédation soit réversible. C’est ce qu’on appelle « la sédation en phase terminale ».
La difficulté de cette nouvelle loi est qu’elle évoque une « sédation terminale » assez différente. Elle parle même d’un « droit à une sédation profonde et continue jusqu’au décès », que l'on pourrait réclamer dès que le pronostic vital est engagé, qui pourrait être irréversible et s’accompagner de l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation. Autrement dit, l’intention n’est plus de soulager mais bien de provoquer la mort. Une mort douce, sans douleur, mais certaine. Dans son avis du 6 mars 2015, l’Académie nationale de médecine ne s’y est pas trompée : derrière « cette interprétation erronée, abusive ou tendancieuse du terme sédation » se cache bien une « euthanasie active » ou un suicide assisté. Lire la suite sur le Padreblog