Dans le Nord-Est du pays, les villages chrétiens sont sous la menace de l’État islamique ; 450 miliciens chrétiens défendent leur terre.
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« Nous sommes comme un arbre déraciné de sa terre », explique Kino Gabriel, l’un des chefs du Conseil militaire syrien, une milice chrétienne assyrienne. « Nous sommes un peuple qui contribue à l’histoire de l’humanité depuis 5 ou 6 000 ans et nous avons encore des choses à donner », assure-t-il à l’Assyrian international news agency (Aina).
« Arrêter ces ennemis de l’humanité »
Avec 450 miliciens, il tente de défendre quatre villages chrétiens, vestiges d’un ensemble de 30 localités qui avaient survécu à 2 000 ans de bouleversements dans cette région. « Nous nous défendrons, promet Gabriel, nous ne laisserons pas un nouveau Seyfo advenir. Nous sacrifierons tout. » Seyfo fait référence à l’un des pogroms perpétré par les Ottomans durant la Première Guerre mondiale. « Nous soutiendrons les forces démocratiques qui combattent les extrémismes dans le Moyen-Orient, pour arrêter ces ennemis de l’humanité », dit-il. « Ils visent notre peuple, les Syriens. Ce qu’ils ont fait en Irak et ailleurs montrent bien leurs intentions ».
« Nous méritons un soutien comparable à celui de Kobané »
La victoire défensive remportée par les Kurdes à Kobané est dans tous les esprits. La ville syrienne, point-clé à la frontière avec la Turquie avait été donnée pour perdue en octobre 2014, soumise aux violents assauts des djihadistes. Finalement, grâce à la résistance acharnée des Kurdes et l’appui aérien de la coalition, les combattants de l’État islamique ont été chassés. Un coup dur pour l’organisation terroriste, qui souhaitait gagner un accès direct vers la Turquie.
« Ils essaient d’éliminer notre culture »
Alors que l’autoproclamé État islamique stagne, voire recule sur plusieurs fronts, il tente de réduire à néant ce qu’il reste de la culture assyrienne chrétienne au nord-est de la Syrie, quand bien même la région concernée n’est pas prioritaire stratégiquement. Il n’y a pas gisement de pétrole dans ces villages chrétiens visés par les offensives récentes, et ils ne donnent pas, contrairement à Kobané, d’accès à la Turquie. La motivation des djihadistes serait surtout de prendre des otages… et de détruire toute trace de présence chrétienne dans la région, accuse le militant assyrien Zeya Beto (voir aranews). « Les terroristes ont bombardé l’église après avoir pris possession des environs de Tel Temir, explique-t-il. Cette église représente notre profond enracinement dans cette région. Les militants de Daesh essaient d’éliminer notre ancienne culture. »
En coopération avec les forces kurdes de l’YPG, les miliciens assyriens tiennent résolument la ville de Tel Temir, et espèrent rejeter les djihadistes loin de leurs terres.