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Qui sont les coptes? Et pourquoi 21 d’entre eux ont-ils été lâchement égorgés ?

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La rédaction d'Aleteia - publié le 22/02/15
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Voici six questions-réponses pour mieux comprendre la situation des coptes, ces chrétiens égyptiens que l’État islamique (EI) traite d’« ennemis hostiles ».

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1. Qui sont les coptes ?

Les coptes sont les descendants des anciens Égyptiens, qui se sont convertis au christianisme au premier siècle. Quand les musulmans ont conquis l’Afrique du Nord, à partir du VIIe siècle, ils ont imposé en Égypte la langue arabe et la religion islamique. Cependant, une minorité d’Égyptiens est restée chrétienne, préservant aussi la langue copte, dérivée de la langue égyptienne ancienne. Aujourd’hui, le copte n’est plus utilisé que dans la liturgie.

Les coptes forment actuellement 10% de la population égyptienne et sont traités comme des citoyens de seconde zone,  d’où la diminution rapide de leur nombre. Le taux de migration est élevé, sans compter les conversions à l’islam par  convenance sociale. La situation de la communauté chrétienne copte a empiré après la chute du dictateur égyptien Hosni Moubarak, en 2011. Au cours des quatre dernières années, les coptes ont subi une forte persécution de la part des factions islamistes. Environ 90% des chrétiens coptes appartiennent à l’Église copte orthodoxe d’Alexandrie, qui est née en Égypte même. Les 10% restants (environ 800 000 personnes) se répartissent entre l’Église catholique et l’Église protestante copte. L’Église copte orthodoxe d’Alexandrie est indépendante et n’est pas en communion avec l’Église orthodoxe ni avec l’Église catholique. La séparation a eu lieu après le concile de Chalcédoine en l’an 451, à la suite de différences doctrinales portant sur la personne et les natures humaine et divine du Christ. Le patriarche copte orthodoxe actuel est Tawadros II.

En 1741, un groupe de coptes s’est séparé de de l’Église copte orthodoxe pour entrer dans la pleine communion avec l’Église catholique romaine. C’est ainsi qu’est née l’Église copte catholique, qui est basée au Caire. Les coptes catholiques maintiennent leurs traditions et rites liturgiques orientaux, mais reconnaissent l’autorité et la primauté du Pape de Rome, et sont donc officiellement unis au Saint-Siège. Leur patriarche, obéissant au Pape, est Ibrahim Isaac Sidrak.    

2. Qui étaient les 21 coptes enlevés par l’EI ?  

La plupart des 21 otages lâchement assassinés avaient émigré d’un village pauvre d’Égypte dans la Lybie voisine en quête de nouvelles opportunités. En Libye, ils se sont établis dans la ville côtière de Syrte, à environ 500 kilomètres à l’est de la capitale, Tripoli. 

Ils ont été enlevés par des milices liées au prétendu État islamique à Syrte, entre décembre 2014 et janvier 2015.  Le 12 Février, l’État islamique a publié des photos des 21 otages dans son magazine en ligne "Dabiq", publié en anglais et qui est destiné à promouvoir leurs activités terroristes à l’Occident.    

3. Qu’est-ce que les extrémistes de l’État islamique ont fait de leurs otages coptes ? 

Le 15 février, les terroristes ont rendu publique sur les forums djihadistes sur Internet une vidéo stupéfiante, intitulée « Un message signé avec le sang à la nation de la Croix », en référence au christianisme. Cette vidéo a été publiée par « Al Hayat », l’un des producteurs du groupe terroriste. L’État islamique maintient une structure sophistiquée de communication et de propagande, servant tant à recruter de nouveaux membres en Europe et Amérique du Nord qu’à répandre leurs menaces en Occident.

Les images de la vidéo montrent les tueurs vêtus de noir et les otages portant une combinaison de couleur orange identique à  celle  d’autres otages décapités précédemment par le prétendu État islamique en Syrie et en Irak. Les mains liées derrière le dos, les chrétiens coptes sont conduits l’un derrière l’autre au bord de la mer Méditerranée, sur la côte libyenne, et forcés à s’agenouiller sur la plage. Avant d’être décapités, plusieurs d’entre eux semblent remuer les lèvres, vraisemblablement en disant une prière.

4. Pourquoi les terroristes de l’État islamique ont tué ces 21 chrétiens coptes ? 

Dans la même vidéo, un des djihadistes a dit en anglais que la mort des 21 Égyptiens est une réaction à la « guerre des chrétiens » contre l’État islamique et une « vengeance au nom de Carmelia Shehata », une chrétienne copte égyptienne qui s’était convertie à l’islam en 2005 et qui, en raison de cette conversion, aurait été détenue par les coptes dans un monastère chrétien. L’histoire avait donné lieu, à l’époque, à de violentes manifestations des musulmans égyptiens, qui exigeaient qu’on leur livre Carmelia.

5. L’État islamique a-t-il pris le contrôle de la Libye ?

La Libye est aujourd’hui un pays sans gouvernement. La situation est hors de contrôle depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Plusieurs factions contrôlant des portions de territoire dans le pays se battent entre eux pour étendre leur domination dans le pays.

Il existe principalement deux groupes rivaux qui se disputent le pouvoir en Libye : l’un contrôle la capitale, Tripoli, et l’autre la ville de Tobrouk. Le gouvernement reconnu sur le plan international comme légitime est celui qui siège à Tobrouk. L’importante ville de Benghazi, théâtre initialement de la révolte contre Kadhafi, est maintenant aux mains de diverses milices djihadistes. Certaines d’entre elles ont des liens avec Al-Qaïda. La ville de Syrte est également aux mains des milices islamiques radicales. L’une est le Ansar al-Charia, le bras de l’État islamique en Libye. 

6. Comment l’Égypte a-t-elle réagi à l’exécution de ses 21 ressortissants coptes ?

Le jour même de l’exécution des 21 otages (dimanche dernier, 15 février), le gouvernement égyptien a interdit à ses citoyens de se rendre en Libye. Le lendemain, 16 février, le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a ordonné des frappes aériennes contre l’État islamique en Libye. Al-Sissi est arrivé au pouvoir en 2013 après avoir renversé, avec l’appui populaire, le gouvernement des Frères musulmans, un parti politique d’orientation religieuse islamiste. Les Frères musulmans avaient occupé la présidence de l’Égypte après le renversement de Moubarak, entre 2011 et 2013. 

Al-Sissi considère que le chaos dans le pays voisin menace l’Égypte parce que les djihadistes libyens entretiennent des relations avec l’État pro-islamiste extrémiste qui opère dans la péninsule égyptienne du Sinaï. Le président égyptien est hostile à l’islam politique qui contrôle maintenant Tripoli. Il reconnaît alors comme légitime le gouvernement libyen basé à Tobrouk.

L’Égypte s’est alignée sur plusieurs pays du Proche-Orient, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord pour lutter contre l’État islamique, considéré comme un ennemi commun.

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