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La Libye, nouvelle base pour l’État islamique

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Philippe Oswald - publié le 19/02/15
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Quatre ans après la fin de Kadhafi, le chaos libyen est un terreau idéal pour Daech qui a fait main basse sur un armement pléthorique. La Libye demande à l’ONU la levée de l’embargo sur les armes. Sans succès.

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La France a-t-elle été bien inspirée de faire renverser Kadhafi en 2011 ? Si l’on pouvait déjà en douter à l’époque, cela semble difficile aujourd’hui. Depuis quatre ans, le pays est un champ de bataille. Il est particulièrement menacé par Daech comme l’a tragiquement montré l’exécution barbare de 21 travailleurs égyptiens coptes, enlevés à Syrte en décembre et égorgés par les islamistes affiliés à l’État islamique parce qu’ils étaient chrétiens (Aleteia). L’organisation terroriste contrôle déjà partiellement deux villes : Syrte et Derna, mais elle est aussi présente à Benghazi et même à Tripoli, où elle a mené plusieurs attaques contre des ambassades et contre l’hôtel Corinthia.

L’ONU patauge…

Au lendemain de ses frappes de représailles à l’exécution de ses ressortissants contre les positions du groupe État islamique à Derna (Aleteia), le Caire avait demandé une réunion du Conseil de sécurité qui s’est tenue hier soir. Le chef de la diplomatie libyenne a déploré que la Libye ait été délaissée par la communauté internationale, concentrée sur la Syrie et l’Irak. Appuyé par l’Égypte, il a demandé la levée de l’embargo sur les armes décrété dès le mois de février 2011, afin que l’armée libyenne soit en mesure d’affronter Daech. Mais il est loin d’avoir obtenu un consensus : « Les diplomates du Conseil ne sont pas tous d’accord sur l’intérêt d’importer de nouvelles armes défensives dans un pays déjà très instable » (RFI).

Pas question non plus, à ce stade, d’intervention armée internationale qu’avait d’abord réclamée l’Égypte, à cause des réticences des Occidentaux et de la mauvaise humeur du Qatar que le Caire accuse de financer les islamistes. On en est donc resté à un « projet de résolution » présenté par les pays arabes au Conseil de sécurité de l’ONU et d’« une surveillance accrue par les mers et par les airs, pour empêcher l’arrivée d’armes aux milices armées » (Le Monde).

Pas d’amélioration en vue sans unité nationale

Le problème principal de la Libye, comme d’ailleurs celui de l’Irak et de la Syrie, c’est celui de l’unité nationale. « Deux gouvernements se disputent le pouvoir sur des portions de territoire : l’un proche des miliciens de Fajr Libya (Aube de la Libye), parmi lesquels des islamistes, et l’autre, reconnu par la communauté internationale, siégeant dans l’Est du pays, près de la frontière égyptienne » (L’Express). Alors que les frappes aériennes s’avèrent contreproductives en mobilisant et galvanisant les islamistes et en ralliant à leur cause des groupes de combattants libyens, la priorité est d’œuvrer en faveur de la réconciliation nationale explique à L’Express Mattia Toaldo, chercheur au Conseil européen des relations internationales, basé à Londres.

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