Un document publié par le Vatican décrit les liftings et autres liposuccions comme des agressions contre l’identité de la femme. Une chirurgie « normative » à distinguer des reconstructions nécessaires.
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Modifier, à coups de bistouri, l’apparence d’une personne n’est pas qu’une transformation esthétique, avertit le texte récemment produit par un panel de femmes consultantes auprès du Conseil pontifical pour la culture. Ces opérations « amputent des possibilités d’expression d’un visage humain, qui sont connectées aux capacités d’empathie ». Elles peuvent constituer « une agression contre l’identité de la femme, démontrant un refus du corps ».
Des femmes contre la chirurgie esthétique
Le document sert de guide de discussion pour l’assemblée plénière « Les cultures féminines : égalité et différence », dirigée par le cardinal italien Gianfranco Ravasi. Elle donne lieu à une série de débats menés exclusivement par des femmes. Dans une logique interdisciplinaire, elle reçoit des personnalités aussi variées qu’une religieuse, une historienne de l’art, et Fiona May, vice-championne olympique de saut en longueur, danseuse et actrice. La question de la chirurgie esthétique est soulevée dans le cadre de cette réflexion menée par des femmes. Il ressort de leurs débats que cette forme de « médecine » concerne tout particulièrement les femmes et révèle un malaise à l’égard du corps féminin.
« Un modèle féminin unique »
« Ayant reçu la liberté de choix pour tous, ne nous sommes-nous pas placées sous le joug culturel d’un modèle féminin unique ? » Relayée par les grands médias et la publicité, l’image d’un corps parfait éloigne de la personne, dont les expressions propres, et même la dimension esthétique, sont niées par le « standard ». Le texte prend soin de distinguer la chirurgie esthétique normative des chirurgies médicales utiles comme les reconstructions faciales après un accident par exemple. Plus profondément, le recours à la chirurgie pour des raisons esthétiques serait révélateur d’une tentation de transformer le corps en chose, la chair en plastique.
« Objet de consommation et plus de génération »
Le développement des techniques de procréation, types PMA et GPA, tendent à placer le corps féminin dans une logique de production. Arraisonné, le corps de la femme n’est plus envisagé comme l’être d’une personne, mais comme un objet purement fonctionnel. La chirurgie esthétique est l’un des symptômes de ce malaise à l’égard du corps féminin.