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Corse : L’un des sens de Charlie

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Philippe de Casabianca - publié le 09/02/15
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Dans le dernier numéro de « Église en Corse », Philippe de Casabianca revient sur les rassemblements qui ont suivi les événements des 7 et 9 janvier derniers.

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Les manifestations qui ont eu lieu dans bien des villes de Corse ont apporté la démonstration que l’attentat perpétré contre les journalistes de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ne laissait personne indifférent sur notre île. Ce n’est sans doute pas pour rien que Mgr de Germay a accepté de participer à la manifestation d’Ajaccio tout comme il signe l’éditorial de ce mois-ci sur ce sujet sensible.

Les comptes-rendus des différents médias tout comme les annonces des responsables politiques de tout bord n’épuiseront probablement pas le sujet. Car si la compassion envers les victimes, si l’émotion envers de tels actes sont légitimes et hautement naturelles, nous devons réfléchir au-delà de l’écume des mots, au-delà de l’état de choc.

Des gommes et des morts…

Comme le souligne notre évêque, comment ne pas soutenir ces manifestations qui défendent la liberté d’expression ? C’est un bien précieux explique à maintes reprises Mgr de Germay dans ce numéro d’Église de Corse. Mais brandir des gommes, des crayons, des cartes de presse, tout cela suffit-il à comprendre ? C’est pourtant l’un des sens des manifestations de soutien à Charlie. Ce serait indécent de s’y arrêter car il y a eu morts d’hommes. Et celles-ci ont repris hors de France.

Comme le souligne notre évêque, « faire de la liberté d’expression un absolu, c’est renoncer à construire la paix sociale ». À chaque fois que l’on insulte le sacré des autres, l’on prend le risque de récolter de la haine. De même, pour reprendre le mot et l’image personnelle du pape François, si l’on dit du mal de sa mère, l’on s’expose peut-être à un joli coup de poing, même ganté de blanc… Le respect des autres n’est-il pas une des valeurs revendiquées par notre société ? Respect du sacré sans doute, mais respect aussi de la vie de ceux qui le pourfendent.

À nous alors de promouvoir nos identités pour que l’on ait envie de s’y associer, pour que l’on ait envie de les aimer et de les partager. La confrérie Saint-Roch de Bastia, par exemple, ne dit pas autre chose quand elle fait ici la promotion de jeunes qui s’engagent pour l’Église corse. Elle n’appelle pas au pogrom. Mais aux rassemblements d’Église avec des accents que nous aimons. Nous sommes en quête de sens.

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