Après les tragiques événements de ce début d’année, Jean-Michel Castaing s’interroge sur Cahiers Libres sur la place des chrétiens dans la société.
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Quelle pierre peuvent apporter les chrétiens à l’édification du vivre-ensemble que la nation appelle de ses vœux ? Car il n’est pas question pour eux de se cantonner à la sphère compassionnelle.
Il est un autre piège à éviter pareillement : se focaliser sur le pont aux ânes de la laïcité. Laissons ce thème (essentiel) aux hommes politiques. Certes, les chrétiens récupéreraient leur bien en en parlant. Cependant l’heure est trop grave pour se perdre dans des querelles au sujet du tien et du mien.
Alors, quelle parole tenir, lorsque l’on est chrétien de base, en ces temps troublés ? Bien sûr, chacun est libre. L’Église n’est pas une chefferie. Cependant, il est un thème qu’il me paraît important d’aborder. C’est celui de l’articulation entre diversité et unité dans notre pays. La violence théologico-politique est en effet toujours refus de l’autre en sa différence, refus de sa pensée, et aussi refus parfois de son être propre (les personnes de l’Hyper Cacher ont été tuées parce qu’elles étaient juives).
Quelle formule, politique ou/et spirituelle, nous permettra de vivre et partager certaines valeurs ensemble, tout en ayant des opinions, des croyances, des coutumes différentes ? Comment vivre la République avec celui dont les convictions sont à cent lieues des miennes ? La question mérite d’être posée. En tout cas, elle entretient un rapport certain avec les interrogations nées au lendemain des attentats islamistes parisiens.
Deux enseignements majeurs
Sur ce terrain, la foi chrétienne est en mesure d’apporter son expertise (selon un terme très en vogue aujourd’hui). Laquelle ? Premièrement, selon la religion initiée par Jésus-Christ, il n’existe pas de texte sacré, au sens où il serait intraduisible. Ou plus exactement, la foi chrétienne a fait d’emblée l’économie de croire en une langue sacrée. Le Nouveau Testament a été écrit, pour la plupart des livres qui le composent, en grec par des écrivains qui étaient tous juifs, à l’exception de saint Luc. De plus, la Bible a pu être traduite. Aussi les peuples n’ont-ils pas dû abdiquer leur génie propre en embrassant la nouvelle foi. La foi néotestamentaire baigne déjà dans un climat interculturel inédit dans l’histoire des religions. Lire la suite sur Cahiers Libres